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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Cadre de l’Olympique Lyonnais des années 2000, Sidney Govou a assisté à la tonitruante arrivée d’Hatem Ben Arfa dans le monde professionnel. À l’époque impressionné par ses qualités, il avait toutefois déjà noté l’une des lacunes qui a pu plomber sa carrière.
Lorsque vous évoluez tant d’années dans une telle équipe, vous êtes généralement habitué à côtoyer des joueurs de talent. Sidney Govou en était dès lors entouré durant ses onze années passées dans l’effectif professionnel de l’Olympique Lyonnais. La liste de ses coéquipiers contient en effet plusieurs illustres noms, parmi lesquels Juninho, Sylvain Wiltord, Éric Abidal, Cris ou encore Karim Benzema.
Or, aucune de ces stars de l’époque n’a davantage été perçue comme un prodige qu’un certain Hatem Ben Arfa. Véritable phénomène depuis sa plus tendre enfance, ce dernier a disputé ses premières minutes avec l’OL à 17 ans et s’est rapidement fait une place dans la rotation de Paul Le Guen. Ce, malgré quelques défauts propres à sa jeunesse qui n’ont bien évidemment pas échappé à ses partenaires.
Sidney Govou revient sur l’explosion d’Hatem Ben Arfa à l’OL
Durant sa première saison professionnelle, Ben Arfa a notamment marqué les esprits lors d’un match resté gravé dans la mémoire des fans de l’OL. Un certain quart de finale retour de Ligue des Champions face au PSV Eindhoven au cours duquel il est entré en jeu à la 88ème minute, à la place de Sidney Govou. Ce dernier garde d’ailleurs un bien mauvais souvenir de ce changement, qu’il révèle à Zack Nani :
Sidney Govou : Je me souviens qu’Hatem, il m’avait énervé sur ce match-là parce qu’il n’était entré que pour dribbler ! (Rires)
Incapable d’empêcher l’élimination de son équipe malgré un tir au but transformé, le jeune attaquant avait malgré tout affiché toute sa qualité technique. Ses coéquipiers, eux, le savaient déjà capable de tels éclairs de génie depuis longtemps selon Govou :
Sidney Govou : Laisse tomber, il était injouable. Quand il est arrivé, il devait avoir 15 ans et des fois, à l’entraînement, il faisait ce qu’il voulait. Et le truc, c’est que non seulement il dribblait, mais il allait aussi très, très vite. D’ailleurs, il dribblait dans la verticalité. Aujourd’hui, tu as beaucoup de joueurs qui savent dribbler mais qui le font dans la largeur. Lui avait cette qualité d’éliminer l’adversaire par sa conduite de balle.
Je peux te dire que quand il l’avait décidé, il te faisait avancer ! Le souci, c’est que c’était quand il l’avait décidé.
À l’époque logiquement inconstant au fil d’un match et d’une saison, HBA a souffert de cette irrégularité tout au long de sa carrière. De quoi expliquer son parcours relativement décevant par rapport à l’immense potentiel qu’il affichait à Lyon.
Capable de dérouter une défense entière dès sa première saison chez les pros, Hatem Ben Arfa souffrait néanmoins d’un manque de régularité propre à son jeune âge. Sidney Govou peut en témoigner, lui qui a malgré tout pu s’émerveiller devant ses gestes.
