Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
En s’inscrivant à la Draft NBA 2024, Zaccharie Risacher savait qu’il s’apprêtait à laisser derrière lui le basket européen et ses spécificités pour plusieurs années. Il a d’ailleurs évoqué ce sujet récemment et a fustigé l’un de ces aspects propre au Vieux Continent.
Cela fait maintenant quelques années que la NBA est passée sous pavillon international. Il faut en effet remonter à 2018 pour trouver trace du dernier MVP américain, à savoir James Harden. Et force est de constater que cette « internationalisation » de la ligue n’a pas fini de s’observer. Après tout, les deux derniers first picks de Draft proviennent eux aussi de l’étranger, et plus précisément de la France.
Après Victor Wembanyama, Zaccharie Risacher a lui aussi rejoint les États-Unis avec ce statut pesant il y a désormais dix mois. Sélectionné par les Hawks, il tâche depuis de s’habituer au basket développé outre-Atlantique, bien différent de celui qu’il connaissait jusqu’à présent en Europe. Or, cette transition n’aurait pas que des mauvais côtés, puisqu’elle lui permet d’échapper à un phénomène qui l’horripile.
Le point noir du basket européen selon Zaccharie Risacher
Aujourd’hui bien intégré dans le vestiaire d’Atlanta et à l’aise sur les parquets NBA, Risacher a notamment pu compter sur l’aide de Quin Snyder durant ce processus. Son entraîneur n’a en effet cessé de lui témoigner sa confiance et de louer ses performances tout au long de la saison. De quoi changer l’ailier français de la personnalité plus autoritaire de certains coaches en Europe, qu’il détaille dans le Thanalysis Show :
Zaccharie Risacher : En Europe, on voit souvent des highlights dingues d’entraîneurs qui pètent un câble envers leurs joueurs. Il arrive aussi qu’en tant que joueurs, on vive ce genre de scènes avec le coach qui te hurle dessus et qui te fait te sentir horriblement mal. Ça fait partie de la culture là-bas et ça ne me dérange pas. Tant qu’on me crie dessus pour quelque chose que j’ai mal fait, ça me va.
Ouvert aux critiques, même virulentes, de ses entraîneurs, Risacher déplore en revanche ces coups de gueule lorsqu’ils sont poussés sans raison apparente :
Zaccharie Risacher : Ce que je hais, c’est quand un coach me crie dessus juste pour crier. Certains d’entre eux font ça, surtout auprès des jeunes joueurs. Ils cherchent à montrer l’exemple pour le reste de l’équipe en te criant dessus, même si ce n’est pas mérité. Ça, je détestais. Si j’ai fait une erreur, pas de souci, j’accepte qu’on me crie dessus, c’est logique qu’on me le fasse savoir. Mais pas si je n’ai rien fait de mal.
Le sentiment d’injustice ressenti par l’international tricolore dans ces circonstances peut évidemment se comprendre. Fort heureusement, il n’aurait quoi qu’il en soit plus à affronter ce genre de situation dorénavant aux US.
Formé en Europe, Zaccharie Risacher a pu y constater l’autorité de certains coaches amateurs de coups de gueule. Cependant, quelques uns auraient tendance selon lui à dépasser les bornes et à s’en prendre à de jeunes joueurs sans raison, ce qu’il hait.