Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
À l’instar de l’Arabie saoudite aujourd’hui, la Chine a déjà été un eldorado pour les footballeurs qui avaient fait le tour en Europe. Par exemple, Stéphane Mbia, ancien de l’Olympique de Marseille, avait tenté l’expérience. Il est revenu sur sa décision.
Avant l’Arabie saoudite, mais après la Russie, c’est la Chine qui avait tenté de devenir un acteur majeur du football mondial. Le pays, alors en plein développement économique, voulait se servir du sport pour montrer sa nouvelle puissance, voire même sa supériorité. Et comme toujours dans ces cas-là, les investissements avaient été massifs.
En l’espace de 12 mois, entre 2016 et 2017, le club de Shanghai avait par exemple dépensé 56 millions d’euros sur l’international brésilien Hulk, avant de mettre 60 sur son compatriote Oscar, pourtant promis à un immense avenir du côté de Chelsea. Et les indemnités n’étaient pas les seules à convaincre les clubs et les joueurs, les salaires aussi faisaient rêver.
Stéphane Mbia honnête sur son départ en Chine
Stéphane Mbia, ancien de l’Olympique de Marseille, avait lui aussi décidé de vivre l’expérience chinoise. Après deux saisons à Séville et une en Turquie, il avait cédé aux sirènes de la Super League. De passage dans un podcast, il a expliqué la motivation derrière ce départ, et surtout les mensonges de son agent pour le convaincre.
La Chine à l’époque, c’était comme l’Arabie saoudite maintenant. Les gars arrivaient, ils mettaient l’argent du transfert, et pour le salaire, ils te passaient un chèque en blanc. Qu’est-ce que tu voulais faire ? Mon agent m’avait dit : « Steph, tu sais, dans la vie il y a des choses qui n’arrivent qu’une seule fois. » En plus, le coach qui entrainait l’équipe en question me suivait déjà à Séville.
Mon agent est partie en Chine, dans la province de Hebei, et elle m’a dit : « C’est une bête de ville ! Il faut que tu viennes ! » J’ai cru en elle. J’ai signé mon contrat en Espagne et je suis parti après en Chine. Une vieille ville ! Il n’y avait qu’une seule route dans la ville. Quand j’ai confronté mon agent elle m’a dit que je serai heureux à la fin du mois. Je me suis excusé au final. La ville était éclatée, mais pas le chèque.
Les footballeurs le savent pertinemment : ils n’ont qu’une quinzaine d’années au mieux pour engranger le maximum d’argent avant la retraite. Alors Stéphane Mbia, malgré la déception d’arriver dans une ville peu attractive, est resté deux saisons dans la province du Hebei, avant de passer trois années supplémentaires dans d’autres clubs du championnat chinois.
En poussant Stéphane Mbia à signer en Chine, son agent avait dû prendre une belle commission, ce qui explique peut-être son choix de lui mentir sur la qualité de vie dans le Hebei. Mais au final, l’ancien international camerounais ne regrette rien.