Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Légende du football français, Bixente Lizarazu fut parmi les artisans du sacre de l’Équipe de France lors de la Coupe du Monde 1998. Près de trente ans après l’exploit à domicile, l’ancien joueur a d’ailleurs donné son avis très personnel sur cette expérience.
La fin des années 90 fut une époque glorieuse pour le football français. D’abord le Mondial 1998 remporté à domicile, puis l’Euro 2000 ponctué également par un sacre : les Bleus ont régné sur le monde du ballon rond pendant cette période. Mais lequel des deux trophées est le plus beau ? Interrogé à ce sujet en 2020 après avoir fait partie des deux épopées, Bixente Lizarazu avait avoué n’avoir aucun mal à trancher :
En équipe de France, mon plus beau souvenir reste la Coupe du monde 1998, je la place au-dessus de l’Euro 2000. On dit qu’un Euro est plus difficile à gagner mais, pour moi, le trophée mondial reste mythique, c’est l’aboutissement absolu, surtout dans ton pays.
Cinq ans plus tard, lors de son passage sur le podcast Winning Minds, l’ancien latéral gauche a d’ailleurs montré que son avis n’a pas changé d’un iota entre temps :
Bixente Lizarazu honnête sur le sacre de la France en 1998
Cette Coupe du Monde 98 en France, pour moi il n’y a rien de mieux que ça. Certains parlent de 2000 parce que esthétiquement apparemment, c’était plus beau à voir. Mais… La Coupe du Monde… Laisse tomber. La Coupe du Monde, finale, Brésil, 3-0… Après c’est bon, tu peux te casser. Tu peux ne parler que de ça en fait.
La légende du Bayern Munich en profitait au passage pour rendre hommage à Aimé Jacquet, sélectionneur de l’EDF à cette époque et qui avait été crucial pour lui :
J’étais prêt pour cette Coupe du Monde. J’étais à 100%. Aimé Jacquet a été quelqu’un de très important pour moi parce qu’il m’a toujours fait confiance, il m’a accompagné, on a discuté quelques mois avant.
Il m’a dit : « T’inquiète. Entraîne toi, fais les soins qu’il faut. Je suis sûr que tu vas retrouver 100% et tu seras mon arrière gauche ». Ce sont des petits mots… Même si la motivation était énorme, je n’avais pas besoin de ça. Mais avoir ça en plus, ça te donne un coup de boost.
Pour rappel, Lizarazu avait souffert d’une pubalgie quelques mois plus tôt et avait passé des temps difficiles. Le sacre au Mondial 1998 fut donc une véritable thérapie :
Je suis passé du gouffre au paradis. J’étais vraiment au fond de la cave, dans la pire situation possible pour un athlète de haut niveau. Et puis tu gagnes le titre le plus beau dans ton sport.
Bixente Lizarazu n’en démord pas, le sacre mondial en 1998 demeure au-dessus de celui-ci à l’Euro 2000. Il faut dire que le contexte joue pour beaucoup dans son appréciation, lui qui était au fond du trou quelques mois avant de gagner le titre en France.