Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Nommé entraîneur de l’AS Monaco il y a quelques mois, Vassilis Spanoulis s’appuie sur un certain crédit obtenu en tant que joueur. Son illustre carrière l’a d’ailleurs mené jusqu’en NBA, sans toutefois qu’il garde un excellent souvenir de cette expérience.
Pour l’heure, difficile de se faire un avis tranché et définitif sur ses qualités d’entraîneur. La suite de son parcours à la tête de l’AS Monaco, encore un lice pour un doublé championnat-EuroLeague, pourrait y aider. D’ici là, Vassilis Spanoulis reste avant tout considéré comme un joueur de légende sur le continent européen. En revanche, son nom reste assez méconnu aux États-Unis, où il a pourtant tenté de s’imposer.
Vassilis Spanoulis raconte son cauchemar vécu en NBA
Drafté en 2004 par les Mavericks, puis tradé dans la foulée aux Rockets, Spanoulis s’est aguerri encore deux ans en Europe avant d’effectuer le grand saut en NBA. Plein d’espoir, il a donc rallié Houston avec la ferme intention de s’y installer durablement. Or, ses ambitions se sont rapidement heurtées aux plans de la franchise, et plus précisément de son entraîneur, Jeff Van Gundy. Il raconte dans le podcast X&O’s Chat :
Vassilis Spanoulis : Aller en NBA, c’était mon rêve. À vrai dire, c’est le rêve de n’importe quel enfant qui joue au basket. Et étant donné que c’était un rêve, je n’ai pas pris le temps de beaucoup discuter avec le coach. J’ai surtout échangé avec le GM et j’y suis allé pour vivre mon rêve. Sauf que sur place, mes rapports étaient vraiment mauvais avec le coach et ça m’a rendu la vie difficile.
Incapable de convaincre Van Gundy, le meneur grec s’est donc contenté de 31 apparitions cette saison-là et d’un temps de jeu moyen de 8.8 minutes par match. Insuffisant pour le pousser à s’accrocher… malgré la nomination d’un nouveau coach :
Vassilis Spanoulis : Rick Adelman voulait m’aider et m’a dit qu’il voulait que je sois titulaire. Mais j’étais tellement énervé et frustré que j’ai répondu, « Non merci. »
Vacciné par ce passage infructueux à Houston, Spanoulis n’a même pas souhaité se relancer dans une autre équipe texane, à savoir les Spurs :
Vassilis Spanoulis : On m’a envoyé à San Antonio en échange de Luis Scola et les Spurs me voulaient, mais j’ai aussi refusé. Je voulais quelque chose de différent.
Décidé à revenir sur le Vieux continent, « V-Span » a fini par obtenir ce qu’il désirait et a regagné les rangs du Panathinaïkos. Des années plus tard, il affirme toutefois être ressorti grandi de cette expérience non concluante aux US :
Vassilis Spanoulis : Même dans une situation aussi compliquée, tu peux devenir un meilleur joueur et une meilleure personne. Du coup, je dirais que c’est peut-être l’année durant laquelle j’ai le plus travaillé dans ma vie. Que ce soit au niveau du basket, à la salle de muscu, sur mon cardio… Étant donné que je savais que je n’allais pas beaucoup jouer, je me préparais déjà pour la saison suivante.
Aveuglé par la perspective d’accomplir son rêve, Vassilis Spanoulis a vite déchanté en NBA au contact d’un Jeff Van Gundy qui ne comptait visiblement pas sur lui. Il n’en fallait pas plus pour le convaincre de retourner en Europe, ce qui lui a plutôt réussi.