Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Auteur de deux saisons au LA Galaxy, Zlatan Ibrahimovic peut se targuer d’avoir marqué l’histoire de la MLS, le championnat nord-américain de football. Or, les conditions de son arrivée sur place, notamment sur le plan économique, font encore grincer des dents.
Certes, il ne s’est pas placé comme le pionnier en la matière. Après tout, une superstar telle que Pelé avait foulé les pelouses américaines bien avant lui, tout comme David Beckham ou Thierry Henry plus récemment. Zlatan Ibrahimovic a cependant laissé une trace à part entière dans l’histoire de la Major League Soccer. Non seulement grâce à ses performances sur place, mais aussi au folklore qui a entouré son arrivée.
Le salaire de Zlatan Ibrahimovic aux USA fait encore jaser
Libre de tout contrat suite à un commun accord avec Manchester United, Ibrahimovic a officiellement rejoint le Los Angeles Galaxy en mars 2018. Afin de s’attacher ses services et l’extirper des griffes du football européen, le club américain a bien évidemment dû sortir le chéquier et faire une entorse au salary cap qui régit la MLS. C’est ce qu’a récemment rappelé l’agent Yvan Le Mée sur RMC, quelque peu amer :
Yvan Le Mée : Quand je gérais Romain Alessandrini et qu’il jouait au Los Angeles Galaxy, le club avait le droit de donner à trois joueurs un salaire qui n’entrait pas dans le cadre du salary cap de la MLS. Il y avait Romain, Ibrahimovic et Giovanni dos Santos. Donc tu avais Ibra qui touchait quand même 8 millions de dollars brut par an et après, tu avais tous les autres qui jouaient pour un sandwich !
Par rapport aux normes du football, ce n’était pas un gros sandwich. On parlait de 10.000$ par mois brut à Los Angeles, ce qui ne représente pas beaucoup pour se loger sachant que la vie est très chère là-bas. Ils avaient beau jouer avec ceux qui touchaient une fortune, ils ne gagnaient rien en comparaison ! Moi, ça me dérangeait un peu. (…) Je trouve que ça met une ambiance de m**** dans le vestiaire.
Face à cet immense écart sur le plan salarial, il y a en effet fort à parier que l’effectif de LA devait être gangréné par la jalousie. Et pourtant, la MLS elle-même encourageait ce genre de pratique en ayant crée le statut de « designated player ». Un moyen pour elle d’attirer de grands noms comme Zlatan, mais aussi Lionel Messi depuis. Ce système reste toutefois sujet aux critiques, sept ans après la venue du Suédois.
Néanmoins, il parait indispensable d’un point de vue commercial et marketing pour le championnat nord-américain. En effet, sans cela, il serait très certainement impossible pour ses différents clubs de recruter des cadors du football mondial et de générer les bénéfices qui s’observent depuis quelques années. Ibra, lui, n’a quoi qu’il en soit pas eu à se plaindre de son séjour en Californie d’un point de vue financier.
Grassement payé durant son passage en MLS, Zlatan Ibrahimovic l’était même 800 fois mieux que la plupart de ses coéquipiers au Los Angeles Galaxy. Un contraste propre à la ligue nord-américaine et à son système clivant de salary cap.