Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Alors qu’il s’apprête à rendre son tablier après plus d’une décennie à la tête de l’équipe de France, Didier Deschamps peut se permettre davantage de spontanéité en interview. C’est ce qu’il a fait récemment au micro du « Figaro », en pointant une différence majeure et qui le titille entre les Français d’une part, et ce qu’il se passe à l’étranger de l’autre.
Son style de jeu aura parfois fait débat, mais une chose est sûre : Didier Deschamps a des résultats qui parlent pour lui. Avec deux finales de Coupe du Monde dont une gagnée, une finale d’Euro, et une demi-finale d’Euro, « DD » s’est assuré que la France soit systématiquement ou presque invitée aux plus hautes joutes du football mondial.
Didier Deschamps pas fan de la mentalité française
Pourtant, l’ancien capitaine de l’Olympique de Marseille estime ne pas être forcément considéré à sa juste valeur au sein de son propre pays. Et s’il assure être « moins susceptible avec l’âge », cet état de fait ne lui a pas échappé.
Dans un entretien accordé au « Figaro », le sélectionneur des Bleus a ainsi profité d’une question sur son avenir pour régler quelques comptes et rappeler qu’il est mieux considéré hors des frontières de l’Hexagone :
Pour mon avenir, je ne ferme aucune porte. En France comme à l’étranger. J’ai la liberté de choisir et je sais que ce sera différent, mais très bien aussi. Je ne sais pas quoi, ni où, et je ne me préoccupe pas de savoir quoi.
J’aime bien parler italien, je continue à parler espagnol aussi dès que je peux… J’aime l’Italie, mais je n’en veux pas à la presse française. Je vais vous dire une chose, c’est factuel, et je ne cours pas après cela, mais il y a une reconnaissance qui est plus importante à l’étranger que dans mon propre pays. Je ne me bats pas pour l’avoir plus en France.
D’après « La Dèche », il s’agit d’une différence de mentalité en France qui s’étend bien au-delà du sport. Et celle-ci ne lui plaît guère, comme il l’a rappelé avec son piquant habituel :
Je ne critique pas la presse française en général, cela fait partie de la culture. C’est : « oui, mais… » À l’étranger, il n’y a pas de « mais ». C’est « oui, tu as gagné, tu as gagné. Point ! » Si tu n’es pas bon, tu te fais défoncer, il n’y a pas de soucis. Ce n’est pas uniquement valable que sur le sport. C’est culturel. Je suis français et fier de l’être, mais sur la réussite, il y a toujours ce fameux « mais », ajouter quelque chose de négatif ou suspect.
Quel que soit le domaine professionnel de la personne, inspirons-nous de celui ou celle qui réussit, plutôt que de chercher la petite bête. Attention, la presse étrangère peut être très virulente, voire plus parfois. Mais dans les contacts qu’on a avec les médias étrangers au travers de discussions, ils aimeraient bien avoir les résultats de l’équipe de France (sourire).
Didier Deschamps ne le cache qu’à moitié : certains traitements médiatiques l’ont froissé au regard des résultats très satisfaisants qu’il a enregistrés sur le papier ces dernières années. Il ne serait donc pas étonnant de voir celui qui jure vouloir continuer à se concentrer « sur le terrain, et rien d’autre », de briguer un poste d’entraîneur à l’étranger après 2026…