Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
Adel Taarabt est sans doute l’un des joueurs marocains les plus talentueux de l’histoire. Malheureusement il n’a pas eu une carrière à la hauteur des attentes, la faute à une hygiène de vie discutable. Il s’est livré sur les dérives de la vie à Londres…
En Angleterre, pays du football, il y a une catégorie de joueurs nommée « Streets Won’t Forget ». Elle regroupe des anciens talents pas forcément connus du grand public, mais qui avaient le génie pour faire se lever un stade sur un geste, sur une inspiration. Adel Taarabt en fait partie, et un seul dribble vous fera comprendre pourquoi. La réaction de ses coéquipiers vaut mille mots :
This Adel Taarabt nutmeg. 🫣 pic.twitter.com/KZzAsB583v
— Premier League (@premierleague) December 15, 2022
Adel Taarabt parle de sa vie à Londres
Mais ce qui regroupe ces talents ce n’est pas seulement la créativité, c’est aussi le fait qu’ils n’aient jamais atteint leur plein potentiel… Dans un entretien passionnant accordé à « Colinterview », le milieu offensif a été très honnête sur cet aspect de sa carrière. Visiblement, être jeune et riche à Londres n’a pas que des avantages :
Tout va trop vite. Quand tu es jeune, que tu as 19 ans et que tu gagnes de l’argent, il y a les sorties à Londres, les filles… Avant je me disais que je n’allais jamais tomber dans ces pièges, mais même moi j’ai glissé. Dans ma famille il y a des religieux, des gens droits, mais tout va vite. Tant que tu n’as pas, tu ne peux pas savoir. T’as 19 ans, t’es tout seul et tu vis à Londres, avec des vrais sous… Le lundi c’est comme le samedi.
Là-bas la fête est mieux le lundi et le mardi que le vendredi et le samedi. C’est de la folie Londres. J’étais seul chez moi et parfois un gars m’appelait pour me dire de sortir une heure. Puis au final je restais jusqu’à 6 heures du matin et j’avais entrainement à 9h30. À 20 ans le corps tient, mais passé les 25 ce n’est plus possible. C’était toujours comme ça.
Au final tu prends l’habitude de ce rythme et tu n’es plus un athlète, il ne faut pas se mentir. Quand j’arrive en Angleterre, les matchs sont à 15 heures, et il n’y a pas de repas en équipe avant. C’est rendez-vous aux vestiaires. Je partais à 11h30, je m’arrêtais à la station essence pour acheter un Kinder et une canette de RedBull et je jouais derrière. Des fois je sortais à 6h du matin de boite et après j’avais match.
Tous les joueurs ne sont pas faits pour résister aux sirènes de la célébrité et de la richesse. Adel Taarabt le reconnait volontiers, il a été séduit par la folie des soirées londoniennes, ce qui a eu un impact clair sur sa carrière.