Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
De l’extérieur, on pourrait penser qu’il faut une hygiène de vie irréprochable pour réussir à s’imposer dans le sport de haut niveau. Mais pour certains, il est possible d’être bons tout en sortant régulièrement et en faisant la fête. C’était le cas de Benoît Costil, ancien gardien des Bleus.
Dans le monde du football il n’y a qu’une chose qui importe, c’est la réalité du terrain. Évidemment, les joueurs ont un devoir de ponctualité aux entrainements et avant les rencontres, mais s’ils sont performants et décisifs sur la pelouse, beaucoup de choses peuvent être pardonnées. Il se dit par exemple qu’Eden Hazard s’entrainait toujours au ralenti à Chelsea, mais personne ne pouvait le critiquer.
Un autre écart de conduite souvent omis, ce sont les sorties en boite de nuit. Si certains ont besoin de repos pour être en pleine possession de leurs moyens, d’autres ont besoin de se vider la tête et de décompresser pour être bons sur le terrain. C’était notamment le cas de Souleymane Diawara à l’Olympique de Marseille ou de Sidney Govou à Lyon…
Benoît Costil parle de ses sorties à Rennes
Son cas est moins connu, a été moins médiatisé, mais l’ancien international français Benoît Costil était de ces talents qui sortaient régulièrement. Il s’est exprimé sur le sujet lors d’un passage sur RMC, avec une honnêteté assez rafraîchissante. Il assume tout, et comme il était bon avec le Stade Rennais, difficile de lui faire la morale.
J’aimais la vie rennaise où j’étais quelqu’un de normal. J’avais et j’ai toujours beaucoup d’amis sur Rennes, donc j’avais une vie sociale remplie. Je pouvais bouger à droite à gauche, les gens étaient toujours gentils avec moi. En fait, les gens ne me calculaient même pas. Je faisais partie du décor. J’avais trouvé le bon compromis entre foot et vie d’homme. J’adorais ça.
J’avais même sympathisé avec des joueurs de l’équipe de volley, donc j’allais les voir jouer de temps en temps. J’allais tout voir à Rennes, et je pense qu’on m’a vu partout dans la ville. Dans toutes les boites et tous les bars, je ne m’en suis jamais caché. Si les gens pensent faire du buzz en parlant de mes sorties, je les assume totalement. J’étais un bon vivant, mais surtout un travailleur.
Benoît Costil sortait énormément lorsqu’il évoluait au Stade Rennais, il l’assume. Il avait beaucoup d’amis dans la ville, les habitants le considéraient comme une personne lambda, alors le gardien international ne se refusait rien. En revanche, s’il faisait la fête aux yeux de tous, c’est parce qu’il avait une confiance totale en son travail et sa préparation.
Les footballeurs professionnels ont le droit de sortir et de faire la fête, surtout s’ils sont performants sur le terrain. Car à la moindre période creuse, à la moindre baisse de régime, les supporters se montrent intraitables.