Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Pourtant attaquant parmi les plus prolifiques de sa génération en France, Alexandre Lacazette aura dû se contenter d’une carrière internationale en demi-teinte, qui n’a jamais vraiment décollé. Une incompréhension sur laquelle le Lyonnais est revenu avec franchise, en évoquant notamment le moment charnière dans sa tête…
Désormais âgé de 33 ans, Alexandre Lacazette peut être fier de sa carrière lorsqu’il jette un coup d’oeil dans le rétroviseur. Véritable légende vivante à Lyon, le tricolore n’a pas non plus démérité lors de ses 5 années passées à Arsenal. Seule ombre au tableau : son parcours en équipe de France se résume à 16 sélections et 3 buts, sans jamais avoir pu s’imposer.
Toujours barré non seulement par les poids-lourds de l’attaque, Karim Benzema et Olivier Giroud en tête, le Guadeloupéen d’origine a aussi été doublé par plusieurs joueurs qui, pourtant, présentaient des statistiques et un impact sur le jeu inférieur au sien. Les faits sont là : Didier Deschamps n’a jamais eu confiance en Lacazette, et ce dernier a désormais accepté son destin.
Alexandre Lacazette parle de ses galères en Bleu
Dans un entretien pour Colinterview, l’icône du Parc OL a ainsi estimé que la seule présence de Deschamps le bannit de facto de la sélection :
Est-ce que je suis banni du groupe tant que Deschamps est en place ? La réalité, c’est que je n’ai pas le choix. La frustration… Pendant un moment, c’était dur à chaque rassemblement. Maintenant ça fait pas mal d’années, donc c’est devenu normal.
C’est donc la résignation et la lassitude qui priment chez Lacazette, qui semble ne pas vraiment comprendre pourquoi il n’a jamais davantage eu sa chance :
J’ai fait réserviste pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil, réserviste pour l’Euro 2016 en France, et réserviste pour la Coupe du Monde 2018… Après, quand chaque fois il y a d’autres joueurs qui passent devant toi, ça ne sert plus à rien d’espérer.
Absent de l’épopée russe, au contraire de ses amis Nabil Fekir et Corentin Tolisso, le « Général » garde tout particulièrement cet épisode en travers de la gorge. Il faut dire qu’il avait marqué un doublé face à l’Allemagne à quelques encablures de la liste… avant de ne plus jamais être rappelé de sa vie :
Le plus dur à digérer, c’était 2018. Il y avait les copains, et parce que je mets un doublé contre une grande nation pour mon dernier match. Je pense qu’à ce moment-là de ma carrière, je suis un joueur affirmé, qui peut vraiment assumer les grands matchs à haute pression. Donc ouais, c’est ce qui a fait le plus mal.
Critiqué au sein du staff de l’équipe de France pour son attitude lors des rassemblements, Alexandre Lacazette aurait assurément mérité d’avoir sa chance au moins une fois lors d’une grande compétition. Il n’en a rien été, et les Jeux Olympiques 2024 ne sont malheureusement qu’un petit lot de consolation…