Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Amoureux de l’équipe de France, qu’il a si brillamment servie pendant de longues années, Zinédine Zidane tend à se montrer sévère quand les choses tournent au vinaigre. Il l’avait prouvé durant la Coupe du Monde 2010, si honteuse pour le contingent tricolore, avec des sorties médiatiques fortes et remarquées.
Comme pour la plupart des joueurs ayant porté le maillot bleu, l’équipe de France passe avant tout aux yeux de Zinédine Zidane. C’est d’ailleurs pour cette raison que « ZZ » a patienté de longues années avant d’enfin accéder au poste de sélectionneur en 2026 – on ne voit en effet pas qui pourrait raisonnablement lui barrer la route.
Protagoniste de certains des moments les plus heureux et les plus tristes de l’histoire du foot tricolore, Zidane est resté marqué par le Mondial de la honte, en 2010. Au bout de deux rencontres, les Bleus étaient déjà au pied du mur, miné par les scandales et les dissensions. Et c’est à ce moment-là que le Ballon d’Or 1998 avait pris la parole.
Zinédine Zidane cassant avec les Bleus de 2010
Avant le dernier match (qui fut encore perdu, cette fois-ci face à l’Afrique du Sud, ndlr), Zizou ne s’était ainsi pas montré tendre dans la presse, mais voulait encore garder un brin d’espoir :
Je me dis juste que cette équipe a la possibilité de tout changer en passant ce tour. Là, on est en train de leur cracher dessus comme jamais. Ils le méritent peut-être un peu, mais ce match est le plus important. Je pense qu’ils savent exactement où ils en sont. Soit ils passent et tout ira bien, soit ils perdent et rentrent à la maison et on passera à autre chose, il faudra penser à la suite avec Laurent Blanc.
Il a pourtant fallu se rendre à l’évidence : avec 1 point pris sur 9 et un seul but marqué, le naufrage a été total. Et une fois cette élimination actée, Zidane s’en est d’abord pris à Raymond Domenech, qu’il n’a jamais porté dans son coeur, et avec qui il avait confié « ne jamais avoir eu de feeling » :
C’est aussi un problème lié au sélectionneur. Il faut aussi se dire les choses.
C’est-à-dire que ce n’est pas un entraîneur, je pense qu’il a fait une sélection, il a sélectionné des joueurs, et à un moment donné il faut que cette équipe arrive à jouer ensemble. C’est lui le sélectionneur, c’est lui qui commande. Or, il n’y a pas de jeu en équipe.
Plus globalement, Zidane appelait alors à aller de l’avant, sans rien minimiser de la catastrophe que les Français avaient engendré :
On est tombé vachement bas. Quand tu es Français et que tu as joué dans cette équipe, c’est dur à encaisser. Encore plus lorsque tu vis à l’étranger, comme moi parce que tu te fais vraiment chambrer par tout le monde. Mais bon c’est de bonne guerre. Et comme la roue tourne, ce sera un jour à nous de le faire. Mais ça a été dur. Maintenant, c’est passé et il faut parler de l’avenir.
Premier soutien de l’équipe de France, dont il prendra les rênes en 2026, Zinédine Zidane a un tel niveau d’exigence qu’il a eu beaucoup de mal à tolérer la honte internationale que fut la Coupe du Monde 2006 pour les Français. Et sans trop s’avancer, au regard de son pedigree d’entraîneur, on peut supposer qu’on ne revivra pas pareil cauchemar sous la houlette de Zizou…