Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Légende des Spurs, David Robinson partage depuis quelques années désormais ce statut avec Tony Parker. Il a par ailleurs eu l’occasion d’accueillir le meneur français au sein de la franchise et est revenu pour RMC Sport sur un épisode qui l’a alors marqué.
Sans lui, la franchise ne se serait peut-être pas révélée aussi accueillante au début des années 2000. Drafté par les Spurs en 1987, David Robinson leur a progressivement permis de s’affirmer comme une place forte de la conférence Ouest. Mieux encore, il a joué un rôle prépondérant dans le titre remporté à l’issue de la saison 1998-99. Mais alors que son impact s’est réduit par la suite, un jeune joueur a pris sa relève.
Tout du moins de manière symbolique, puisque Tony Parker ne lui a pas succédé dans la raquette de San Antonio. En revanche, il s’y est lui aussi rapidement imposé comme une star et a contribué au succès de l’équipe durant de longues années. C’est d’ailleurs avec lui que Robinson a décroché sa seconde bague, en 2003, avant de mettre un terme à sa carrière et laisser le Français prendre encore plus d’importance.
Comment Tony Parker a ouvert les yeux à David Robinson
Auteur de deux saisons avec Parker au sein de la ligue, David Robinson a vécu de belles choses à ses côtés. Or, c’est une anecdote bien précise à son sujet qu’il a souhaité livrer à RMC Sport, en 2019 :
David Robinson : J’ai une tonne de souvenirs avec Tony. Mais je pense que mon préféré, c’est la première fois que je l’ai rencontré.
Il avait 17 ans et il est venu faire un entraînement avec les Spurs. On est entré sur le terrain pour faire un match entre nous. Je me souviens lui courir après sur une contre-attaque. J’étais le gars le plus rapide de l’équipe, je battais tous les meneurs à la course mais je ne le rattrapais pas ! Il était tellement rapide. Je me suis arrêté et je me suis dit, « Ce gars a 17 ans de moins que moi ! » Ça m’a fait un sacré choc.
Être pris de vitesse par un joueur aussi jeune à l’âge de 35 ans n’a en réalité rien d’affolant. Encore plus lorsqu’il s’agit d’un meneur réputé pour sa rapidité. Et pourtant, « L’Amiral » affirmait en avoir tiré une grosse prise de conscience :
David Robinson : Ça m’a surtout rappelé qu’on ne reste pas jeune éternellement. Ces gamins arrivent et les choses se mettent à changer. Il était le symbole de cette nouvelle génération chez les Spurs.
Une nouvelle génération qu’il s’est chargé de guider pendant quelques mois, avant de battre en retraite et la laisser voler de ses propres ailes. C’est donc avec une joie et une fierté non dissimulée qu’il a vécu les exploits des Spurs et de Parker dans les années qui ont suivi.
Encore très en forme physiquement lors de l’arrivée de Tony Parker aux Spurs, David Robinson admet néanmoins avoir été mis à l’amende par ce dernier sur le plan de la vitesse. De quoi lui ouvrir les yeux sur l’inévitable impact du temps.