Les propos de Robert Pirès qui font débat : « Si c’est un maghrébin qui disait ça… »

Robert Pirès, champion du monde avec l'équipe de France en 1998
Sous la Surface (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Joueur majeur de l’équipe de France au début des années 2000, Robert Pirès est le produit d’une double immigration, lui a des origines à la fois portugaises par son père, et espagnole par sa mère. Un sujet sur lequel il est à l’aise, même si, d’après certains internautes, l’ancien génial ailier d’Arsenal bénéficie d’un double standard. Explications.

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Produit de la péninsule ibérique dans son sens large, Robert Pirès porte en lui des racines issues du Portugal et de l’Espagne. Il l’avait d’ailleurs joliment expliqué dans le podcast de son ex-coéquipier Johan Djourou :

Mon père aurait aimé que je joue avec le Portugal. Je n’ai que la nationalité française, mais à 17 ou 18 ans, quand les Portugais ont appris que j’avais un père originaire du pays, ils sont venus me parler pour voir si je voulais jouer pour eux. Mais je pense qu’il est très fier que je puisse jouer pour la France.

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Moi je suis Français, j’ai le passeport français, je suis né à Reims… Même si à l’école c’était compliqué pour faire les devoirs. C’était délicat avec un père portugais et une mère espagnole, donc il a fallu que je me fasse tout seul, et je n’étais pas un bon élève… Je n’avais pas l’appui de mes parents – quand j’avais besoin d’aide, personne n’était là.



Robert Pirès avoue que son père supportait le Portugal face aux Bleus

Récemment, lors d’une autre interview, Zack Nani a demandé à Pirès qui son père a soutenu lors de la demi-finale mythique de l’Euro 2000 entre la France et le Portugal. Réponse évidente de son invité :

Oula. Il était pour le Portugal, évidemment ! Après pour lui c’est compliqué, c’était particulier… Il est Portugais, donc c’est normal qu’il soutienne son pays. Et c’est délicat, parce que son propre fils joue pour la France, une demi-finale en plus. On avait déjà battu l’Espagne en quart, donc j’ai fait pleurer et mon père, et ma mère !

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Parmi les commentaires, tous élogieux vis-à-vis de la franchise et de la personnalité de l’ex-Gunner, certains ont toutefois estimé que le traitement médiatique aurait été autre si un joueur maghrébin avait indiqué que son père supportait l’Algérie, le Maroc ou la Tunisie face à la France – à l’image de ce commentaire :

Une chose est sûre : il n’y a évidemment rien d’anormal à ce qu’Antonio Pirès, citoyen portugais, soutienne son pays, tout comme il n’y a rien d’anormal à ce que Robert Pirès, citoyen français, ait joué pour le sien. Et c’est bien là l’essentiel.

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Qu’ils soient originaires de pays africains ou européens, de nombreux immigrés soutiennent la nation de leurs ancêtres en cas de rencontre sportive face à la France. Est-ce un problème ? Pas pour Robert Pirès, qui comprenait parfaitement la position de son père et de sa mère. Et au soir de la finale, ce sont surtout des larmes de joie qui ont coulé après le rush décisif du Français.

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