Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
Comme tous les joueurs qui atteignent le haut niveau, Mathieu Valbuena a eu un égo parfois surdimensionné au cours de sa carrière. Par exemple, lors de son long passage à l’Olympique de Marseille, il n’avait pas hésité à menacer un coéquipier un peu trop ambitieux.
Pour atteindre le très haut niveau international, Mathieu Valbuena n’a pas emprunté le chemin classique. Passé par un centre de formation, celui des Girondins de Bordeaux, le milieu offensif n’avait pas été conservé en raison d’un jeu pas assez mature et d’un physique jugé inadapté pour le monde professionnel.
Après un rebond d’une saison en National 3, Valbuena explose littéralement en troisième division sous le maillot de Libourne Saint-Seurin, ce qui lui ouvre les portes de la Ligue 1 et de l’Olympique de Marseille. Une transition loin d’être simple, puisque le club de la Cité phocéenne est le populaire de France, et donc celui où la pression est la plus forte.
Mathieu Valbuena parle d’un accrochage avec Ayew
Et puis, dans un vestiaire comme celui de l’OM, il faut aussi composer avec des égos et des fortes personnalités qui peuvent écraser les autres pour briller. Interviewé par la chaine YouTube « Carré », l’ancien international français a été très honnête sur ses premiers mois compliqués à Marseille et sur son intégration dans le groupe :
Quand tu signes à l’Olympique de Marseille, quand tu es jeune, c’est le monde des Bisounours. Mais tu as des grosses personnalités dans le vestiaire, avec Franck Ribéry, Samir Nasri, Djibril Cissé… J’ai été plongé directement là-dedans. Quand tu es dans un vestiaire il faut avoir de la personnalité, il faut être fort. Et c’est difficile pour un jeune qui arrive de troisième division de se faire une place.
J’ai été parfois imbu de ma personne, mais pas dans le mauvais sens. Parfois j’ai eu des mots qui n’étaient pas très sympathiques. Un jour je me suis énervé avec André Ayew, j’en ai reparlé avec lui des années après, et j’ai eu une phrase qui fait mal. Je ne le pensais pas du tout, mais je voulais montrer ma supériorité. J’ai dit : « Toi, je vais te faire virer ! ». Ce n’est pas classe.
Il faut du caractère pour s’imposer dans un vestiaire professionnel, surtout dans un club comme l’Olympique de Marseille. Lui-même bousculé à son arrivée par des talents comme Franck Ribéry et Djibril Cissé, le milieu offensif avait retourné la faveur au jeune André Ayew, en lui expliquant qu’il pouvait le faire virer. Il n’en est pas fier, même des années après.
La clé de la réussite ne se trouve pas que dans les jambes pour les footballeurs professionnels. Il faut aussi une tête solide et un caractère bien trempé pour se faire une place dans les plus grands clubs européens.