Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Véritable extra-terrestre du basket-ball, Victor Wembanyama est parti pour changer bien des choses. Paul Pierce craint d’ailleurs que l’Alien ait provoqué l’extinction d’une race de pivots bien précise, après des années de domination dans la ligue.
Malheureusement pour lui, il n’aura pas le droit à la moindre récompense individuelle en 2024-25. C’est d’autant plus rageant pour Victor Wembanyama qu’il était le grand favori au titre de Défenseur de l’Année avant qu’on ne détecte un caillot de sang dans son épaule, synonyme de fin de saison immédiate. Nombreux sont d’ailleurs ceux à exiger que la règle des 65 matchs pour être éligible soit abolie sur le champ.
Pour autant, impossible de ne pas reconnaître qu’en 46 matchs dans son année sophomore, le Français a non seulement confirmé tous les espoirs de sa saison rookie mais s’est imposé comme l’une des plus grosses stars de la planète basket-ball. Avec 24.3 points, 11 rebonds et 3.8 contres de moyenne, le pivot a littéralement marché sur la concurrence avec notamment une sortie à 50 points face aux Wizards, rien que ça.
La fin des pivots costauds en NBA selon Paul Pierce
En plus de ça, l’Alien incarne l’avenir de la grande ligue et surtout celui de son poste, lui qui se démarque par son gros volume de shoots extérieur en plus de sa carrure inhabituelle pour un pivot. Son principal rival Chet Holmgren est d’ailleurs dans la même veine et pour Paul Pierce, cela pourrait malheureusement mener à un changement drastique comme il l’a expliqué dans son podcast avec Kevin Garnett :
Paul Pierce : Nous ne verrons pas un autre Shaq. Pensez-y : nous avons eu Wilt, n’est-ce pas ? Et Shaq a été la nouvelle version de Wilt, alors combien de temps ? combien d’années entre les deux ?
Kevin Garnett : On ne va donc plus voir un joueur de 2m18 et 136 kilos capable de faire du breakdance, de bouger, de danser et de garder ses pieds dans la peinture ?
Paul Pierce : Ouais, j’en suis sûr. On ne voit même plus de big men. Le big man en tant que tel est en train de mourir. En ce qui concerne les intérieurs – des gars comme Alonzo (Mourning), Dikembe (Mutombo), Shaq – ils ont le même profil que Wemby désormais. Tu vois ce que je veux dire ? On ne verra plus de grands athlètes costauds débarquer.
Il est clair que Wembanyama n’a pas le profils de certains mastodontes des parquets comme on a pu les voir dans les années 90, mais cela ne l’empêche pas de lâcher les mêmes statistiques. Alors que le tir à trois points prend une place toujours plus importante dans le jeu des intérieurs, le Tricolore a peut-être bien planté le dernier clou dans le cercueil des pivots monstrueux physiquement, mais qui ne savent pas shooter.
Plus que n’importe qui d’autre ces dernières années, Victor Wembanyama a ouvert la voie aux pivots longilignes. Si bien qu’ils pourraient devenir la norme selon Paul Pierce, au détriment de colosses comme ont pu l’être des Shaq ou Wilt Chamberlain.