20 ans après, Thierry Henry balance : « On m’a dit de faire ça pour gagner le Ballon d’Or, j’ai refusé »

L'ancien footballeur français Thierry Henry
GQ (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Auteur d’une illustre carrière unanimement saluée, Thierry Henry ne fait pas partie de ceux qui ont mis leur nom au palmarès du Ballon d’Or. Le Français avait pourtant fait l’objet de conseils insistants sur le sujet, mais il a toujours refusé de s’y plier. Et deux décennies plus tard, il s’en est expliqué avec son honnêteté habituelle.

Publicité

Sur le plan collectif, il a tout gagné. La Coupe du Monde, l’Euro ou encore la Ligue des Champions sont autant de trophées dans l’armoire de Thierry Henry, de même qu’un titre de champion d’Angleterre sans perdre le moindre match avec Arsenal en 2003-2004. Pourtant, le Français n’a jamais été récompensé par un Ballon d’Or. Une frustration ? Pas du tout, comme il l’a confié à Jamie Carragher :

Pour être honnête, quand j’étais jeune, je ne pensais jamais au Ballon d’Or. C’est marrant de voir les gamins aujourd’hui en parler tout le temps. Moi, je voulais gagner l’Euro, la Coupe du monde. Je rêvais de gagner l’Euro et la Coupe du monde. Je voulais être un joueur professionnel et le meilleur joueur possible. Jeune, je n’ai jamais pensé au Ballon d’Or ou à toutes ces distinctions individuelles.

Publicité

Je sais que les gens pensent que les joueurs pensent toujours à eux, à leurs succès individuel, et à un moment tu dois y penser parce que c’est comme ça que ça fonctionne. Mais vraiment, pour moi, le football est un sport collectif. Si tu me demandes maintenant si je changerais quoi que ce soit pour un Ballon d’Or ou le prix du Joueur de l’Année : jamais de la vie. Ja-mais. Et on m’a dit quoi faire pour gagner le Ballon d’Or. Et j’ai fait tout le contraire.



Thierry Henry a refusé de changer son image pour un Ballon d’Or

Alors qu’aurait dû faire « Titi » pour ravir le plus prestigieux des sacres individuels à Pavel Nedved en 2003 (il a fini 2ème, ndlr), ou Andrey Schevchenko en 2004 (4ème, ndlr) ? Être plus avenant et moins froid, comme il l’a expliqué :

Sourire davantage (rires). Mais je n’ai jamais joué pour gagner le Ballon d’Or. J’ai joué pour gagner des titres avec mon équipe. Laisser un héritage.

Publicité

En effet, l’attitude d’Henry sur le terrain a souvent été source d’incompréhension, comme le fait, par exemple, qu’il ne célèbre que rarement ses buts. Parfois assimilé à une forme d’arrogance ou de froideur, ce comportement a nui à l’image publique du Français. Qu’importe : pour lui, l’essentiel était bien ailleurs.

Le plus important pour moi… Même si je reviens en arrière, disons à l’époque de la Juve. Je ne suis pas resté longtemps, mais les fans de la Juve se souviennent de moi. Peut-être parce que j’ai quitté le club avant de faire la carrière qu’on connaît. Mais j’ai le respect des fans de la Juve, et ils sont là pour moi. Même chose avec Monaco, le Barça, Arsenal, les New York Red Bulls – bien qu’on n’ait pas gagné le titre. C’est ce que je valorise le plus.

Publicité

Thierry Henry n’est pas passé loin de rejoindre Raymond Kopa, Michel Platini, Zinédine Zidane et Karim Benzema dans la liste des Français qui ont réussi à gagner le Ballon d’Or. Mais contrairement au « Nueve », il ne s’agissait en rien d’une obsession pour la légende d’Arsenal, lui qui a toujours fait passer le collectif avant tout, en toutes circonstances.

Multisports

Les dernières actus