Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Protagonistes malheureux de l’une des altercations les plus célèbres de l’histoire du foot français, Raymond Domenech et Nicolas Anelka restent tristement liés par cette débâcle. Mais bien des années après, et alors que l’attaquant a été condamné par le tribunal populaire en France, l’ancien sélectionneur des Bleus a fait une confidence détonnante…
Dans une Coupe du Monde mal lancée et qui n’avait de toute façon ni queue ni tête pour l’équipe de France depuis le départ, c’est une scène lors de la mi-temps du match face au Mexique qui a fait basculer un football français alors bien malade. Nicolas Anelka est en effet accusé d’avoir insulté Raymond Domenech, entraînant le lendemain l’épisode fatal de la grève.
Alors qu’a bien pu dire l’ancien attaquant du Real Madrid ? L’Équipe, sur sa une, fait état de mots très virulents, impossibles à réécrire ici. Le joueur, lui, soutiendra quelques années plus tard avoir seulement déclaré : « T’as qu’à la faire ton équipe de merde ! » Et à la surprise générale, Domenech est plutôt d’accord avec lui.
Raymond Domenech nie les supposés propos de Nicolas Anelka
De passage dans une émission de « Public Sénat », le septuagénaire a en effet affirmé que les célèbres paroles attribuées à Anelka par L’Équipe n’auraient en fait pas été prononcées :
Journaliste : « On est au Mondial de 2010, en Afrique du Sud. Anelka vous insulte en privé, ses mots sortent dans la presse, vous l’excluez. Scandale au sein de l’équipe de France… »
Domenech : « Non, je peux juste faire une parenthèse ? Il ne m’a jamais insulté. Ni en public, ni en privé. Je le dis et je le répète partout. D’ailleurs, j’ai revu Nico, on en discute encore, non ! Il a peut-être dit des trucs après, quand je n’étais pas là, mais en face de moi, jamais, et je le maintiens, je le dis et je le répète ».
Une version confirmée par Eric Abidal, qui, au micro du média « Carré », n’avait d’ailleurs pas caché en vouloir à l’ex-sélectionneur de ne pas avoir dégonflé l’incident :
Je suis passé en commission de discipline. Raymond Domenech était à ma gauche. Il a dit : « Je n’ai jamais entendu ces mots-là de la bouche de Nico ». Trois mois après. Pourquoi il l’a pas dit là-bas alors ? Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que trois mois après il nous donne raison, entre guillemets, sur le fait que la fédération a voulu virer Nico.
Or, il y avait qui de la fédération dans le vestiaire ? Personne. Ça veut dire que quelqu’un a communiqué avec la fédération, pour tuer le joueur. Raymond Domenech a parlé avec la presse dans la nuit de samedi à dimanche, à 2 heures du matin. Il a dit : « Laissez-moi dormir », alors qu’il aurait pu démonter le truc en 2 secondes et dire ce qu’il a dit 3 mois après, à savoir qu’il n’avait jamais entendu ça de la bouche de Nico.
Il semble désormais clair et net que les fameux mots imprimés en une de L’Équipe n’ont pas été ceux prononcés par Nicolas Anelka. Qu’importe : le mal était fait, et les maux de cette équipe de France qui allait droit dans le mur étaient de toute façon bien plus profond que cet épisode, qui n’a été qu’un moment honteux de plus parmi d’autres…