Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Adversaire de l’équipe de France à quatre reprises dans sa carrière, Kevin De Bruyne n’a jamais remporté le moindre de ces matches. Qu’à cela ne tienne, il s’est toujours montré très franc vis-à-vis de la différence entre les Bleus et la Belgique.
De la génération dorée, il fait partie des rares rescapés. À l’inverse d’Eden Hazard, Jan Verthongen ou encore Yannick Carrasco, Kevin De Bruyne reste régulièrement appelé par la Belgique lors des fenêtres internationales. Fenêtres durant lesquelles il a souvent croisé le chemin de l’équipe de France ces dernières années, sans jamais parvenir à s’imposer face à elle. De quoi nourrir un certain complexe d’infériorité.
Kevin De Bruyne compare cash la Belgique et la France
Adversaire des Bleus pour la première fois lors de la Coupe du monde 2018, De Bruyne s’était alors incliné sur la plus faible des marges en demi-finale du tournoi (0-1). Puis, trois ans plus tard, c’est une défaite plus spectaculaire qu’il a subie avec la Belgique en Ligue des Nations (2-3). Malgré cela, il était parvenu lors de cette seconde occasion à relativiser concernant le niveau de sa sélection ainsi que son avenir :
Kevin De Bruyne : On perd mais le résultat importe peu. C’est important de disputer des matches à ce niveau. C’est le top. C’est prépondérant pour grandir en tant que joueur et en tant qu’équipe.
Satisfaite du visage affiché par son équipe face aux champions du monde de l’époque, la star des Diables Rouges se montrait lucide quant au vivier de son pays :
Kevin De Bruyne : N’oubliez pas que nous ne sommes que la Belgique, hein. (…) On doit être réaliste avec l’équipe que nous avons. Nous, on n’a pas 22 joueurs du top, contrairement à l’Italie et la France. On doit être honnête. On est un petit pays et on a vraiment besoin de nos jeunes joueurs. Chaque pays connaît des changements de cycle et dans quelques temps, ce seront ces jeunes joueurs qui guideront l’équipe.
À l’époque patient et tolérant envers la relève belge, KDB ne l’a en revanche pas été en septembre dernier, suite au nouveau revers concédé face à la France (2-0). Déjà très frustré pendant le match, il est apparu tout aussi remonté en conférence de presse :
Kevin De Bruyne : Oui, la France est plus forte que nous. Il n’y a pas grand-chose de plus à dire. Mais nous, on restait à six derrière. Il n’y avait pas de connexion. (…)
Ce qu’on doit améliorer ? Je ne peux vraiment pas dire ça devant votre micro. Par contre, je l’ai dit à l’équipe à la mi-temps. On doit faire mieux à tous les niveaux. Si tu n’es pas assez bon pour le très haut niveau, tu dois tout donner et je n’ai pas vu ça. Je peux accepter qu’on ne soit plus aussi bons qu’en 2018, je suis le premier à l’avoir dit, mais d’autres choses sont inacceptables.
Conscient des mauvais résultats de la Belgique contre la France, Kevin De Bruyne les attribuait en partie il y a quelques années à la faible profondeur d’effectif des Diables Rouges. Or, pas question pour lui de tolérer un manque d’efforts face aux Bleus.