Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Retraité depuis maintenant plus de trente ans, Larry Bird continue de suivre avec beaucoup d’attention l’évolution de la NBA. Un phénomène qui s’est répandu dans la grande ligue suite à la fin de sa carrière l’impressionne d’ailleurs grandement, comme l’ancienne icône de Boston l’admettait en 2015.
Encore aujourd’hui, son nom est entouré d’une aura quasiment mystique au sein du monde du basket-ball. Il n’a jamais été le plus athlétique, mais ça n’a jamais empêché Larry Bird de dominer outrageusement au cours des années 80. L’ancien ailier des Celtics a terminé avec des moyennes en carrière totalement folles à base de 24.3 points, 10 rebonds et 6.3 passes décisives par match. Sacrée polyvalence…
Dès sa première saison en 1979-80, le n°33 commence ainsi à détruire ses adversaires, terminant même Rookie de l’Année devant un certain Magic Johnson. Déjà très complet tout en tournant à plus de 40% de loin (certes avec un volume de tirs primés très faible), le Hall of Famer démontrait alors qu’il était arrivé fin prêt dans la grande ligue.
Il faut dire que Bird avait pris son temps avant de rejoindre les rangs de la NBA. Lorsqu’il fait ses débuts professionnels, il est ainsi déjà âgé de 23 ans, un âge rédhibitoire aux yeux de nombreux scouts aujourd’hui car la courbe de progression d’un joueur est alors censé être déjà largement entamée. Autant dire que Larry Legend avait totalement fait mentir cette théorie après avoir passé trois saisons sur le circuit NCAA.
Larry Bird cash sur le modèle du one-and-done en NCAA
Contrairement à son époque où il était d’ailleurs commun de faire un cursus complet ou presque à l’université, les joueurs ne passent désormais qu’une année tout au plus à la fac avant de tenter leur chance chez les pros. Certains partent même à l’étranger à la place… Interrogé sur ce phénomène lors de son passage dans le Dan Patrick Show en 2015, Bird n’avait toutefois pas caché son admiration face aux athlètes d’aujourd’hui :
Quand j’avais 18 ans, c’était un peu différent. Aujourd’hui, ces jeunes semblent plus mûrs, leur corps s’est étoffé. Ils sont prêts à relever le défi, ce qui n’était pas mon cas. Il n’y a aucune chance que je débarque à 18-19 ans et que je devienne pro.
Légende des Indiana Hoosiers en NCAA, Bird en rajoutait au passage une couche sur son propre parcours avant d’intégrer la NBA, un parcours semé d’embûches :
J’ai grandi dans un petit lycée et je suis allé dans une division universitaire mineure, alors vous savez qu’il y a toujours des doutes. Les gens me disaient toujours quel chemin prendre pour devenir professionnel, ceci et cela. Mais il ne m’a pas fallu longtemps pour sentir que je pouvais jouer dans cette ligue.
Difficile de le contredire quand on constate le carnage qu’il a fait au niveau pro…
Le concept du « one-and-done » comme on l’appelle aux États-Unis est devenu courant depuis des années, mais Larry Bird pense qu’il n’aurait jamais pu faire comme les basketteurs d’aujourd’hui. Lui considérait ainsi que son physique n’était pas encore assez mûr au même âge, d’autant plus qu’il n’a jamais été un phénomène athlétique.