Par Guillaume K. | Journaliste sportif
En 2004, alors qu’ils étaient parmi les favoris pour remporter l’Euro au Portugal, les Bleus ont été surpris par la Grèce dès les quarts de finale. Le bourreau Angelos Charisteas est revenu sur cette grande soirée et sur l’exploit de sa sélection.
Après une Coupe du Monde 2002 catastrophique et une élimination au premier tour, causée notamment par le manque d’implication de joueurs qui passaient la nuit au casino, l’équipe de France débarquait à l’Euro 2004 avec d’autres intentions. Toujours menés par Zinédine Zidane, Lilian Thuram ou encore Thierry Henry, les Bleus avaient à coeur de défendre leur titre.
Dès le premier match de la compétition, les hommes de Jacques Santini avaient donc montré les crocs en reversant l’Angleterre dans le temps additionnel grâce à un doublé du n°10, de quoi envoyer un message fort à la concurrence. En terminant à la première place du groupe B, les Français étaient l’équipe à ne pas affronter sur la route du titre.
Angelos Charisteas parle du choc contre les Bleus
Problème, la Grèce, qualifiée miraculeusement pour les quarts de finale, n’avait absolument rien à perdre lors de cette rencontre déséquilibrée. Insouciants mais appliqués, volontaires et solidaires, les Grecs avaient finalement réussi l’impensable en s’imposant 1-0 grâce à un but d’Angelos Charisteas. 20 ans plus tard, l’attaquant est revenu sur cette soirée magique au micro de Rio Ferdinand :
Notre meilleur match de l’Euro 2004 c’était contre la France. Nous n’avions pas besoin d’une motivation supplémentaire, nous étions tous à fond à l’idée d’affronter Zinédine Zidane. Pas l’équipe de France, Zidane. C’était le meilleur joueur du monde à l’époque, on savait que c’était la star de l’équipe. On voulait qu’il soit sous pression avec toujours deux ou trois défenseurs autour de lui. Il était la clé pour l’équipe de France.
Mais on essayait aussi d’attaquer pendant la rencontre. Si tu n’es pas dangereux, tu n’as aucune chance contre des équipes de cette qualité. Dans les 10 ou 15 premières minutes, nous avons compris que nous avions des qualités. La chose dont tout le monde se souvient en Grèce, c’est mon but de la tête. Il a été possible parce qu’un coéquipier m’a dit qu’il faisait son appel au premier poteau. J’ai pu prendre du recul et mettre ma tête.
La Grèce n’affrontait pas l’équipe de France lors de ce quart de finale de l’Euro 2004, elle affrontait Zinédine Zidane, le meilleur joueur de la planète. Arrêter le n°10 était la première étape pour réaliser l’exploit, marquer était le second. Le buteur le reconnait lui-même, faire tomber une si grande équipe a été la clé de la réussite finale.
L’épopée de la Grèce lors de l’Euro 2004 est considérée comme l’un des plus grands exploits de l’histoire du football. Tout est parti de cette victoire contre la France de Zinédine Zidane, qui a fait s’envoler les complexes des joueurs.