Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Officiellement retraité depuis près de deux ans, Carmelo Anthony continue de faire parler de lui en NBA via son podcast, dans lequel il offre des avis parfois viraux. Cela a par exemple été le cas récemment au sujet… de Victor Wembanyama.
Quand certains choisissent de retourner dans l’ombre après des années passées sous le feu des projecteurs, d’autres restent attachés à cette lumière. Cela tombe bien, puisque de nombreuses voies de reconversion permettent aux anciens joueurs de NBA de ne pas disparaitre du paysage de la ligue. Une partie d’entre eux tente ainsi de faire carrière en tant qu’entraîneurs, tandis que d’autres intègrent la sphère médiatique.
Carmelo Anthony, lui, a jusqu’à présent opté pour la seconde option. Retraité depuis mai 2023, il ne lui a fallu que quelques mois pour lancer son propre podcast, 7PM in Brooklyn, et toucher une audience non négligeable pas ce biais. Les propos qu’il y livre ne passent dès lors que rarement inaperçus, notamment lorsqu’ils portent sur Victor Wembanyama et s’avèrent cinglants envers ce dernier.
La sortie décriée de Carmelo Anthony sur Victor Wembanyama
Avant qu’une thrombose ne lui soit malheureusement diagnostiquée à l’épaule droite, Wembanyama faisait régulièrement parler de lui en tant que potentiel futur visage de la NBA. Un débat dans lequel quelques voix influentes de la ligue refusaient de lui attribuer ce statut à cause de ses origines. C’est d’ailleurs ce genre de discours qu’a prononcé Carmelo Anthony dans le dernier épisode en date de son podcast :
Carmelo Anthony : Wemby ne peut pas être le visage de la NBA parce que c’est notre sport à nous, les Américains. Tout comme Luka (Doncic) ne peut pas l’être, Giannis (Antetokounmpo) ne peut pas l’être, et Shai (Gilgeous-Alexander) ne peut pas l’être. Anthony Edwards, Ja Morant, Jayson Tatum : ce sont eux, les candidats. (…) Un joueur international ne peut pas être le visage d’une ligue qu’on a nous-mêmes créée.
De Wilt Chamberlain et Bill Russell à LeBron James et Stephen Curry, les figures de proue de la NBA ont jusqu’ici toujours été américaines dans l’histoire. La perspective de voir ce monopole s’achever ne plait donc pas forcément aux États-Unis, y compris à Carmelo Anthony. Or, le simple argument de la nationalité parait quelque peu bancal dans cette discussion et pourrait même être considéré xénophobe.
Fort heureusement, toutes les anciennes gloires de la ligue ne partagent pas cette manière de penser. Par exemple, Charles Barkley s’est récemment insurgé après avoir entendu de telles paroles prononcées à la télévision US. Il a par ailleurs rappelé que le visage de la ligue ne se désigne pas quoi qu’il arrive, mais s’impose grâce à ses performances et son charisme. À bon entendeur.
À l’instar de nombreux analystes et observateurs américains, Carmelo Anthony refuse d’accorder le statut de visage de la ligue à Victor Wembanyama… ou à un quelconque autre joueur international. Décidément, les mentalités doivent encore évoluer aux US.