Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Désireuse de rebondir après une Coupe du Monde 2002 qui a très vite viré au fiasco, l’équipe de France a pourtant pris la porte de l’Euro 2004 dès les quarts de finale face à la Grèce, qui a ensuite gagné le tournoi. Cette équipe sortie de nulle part a surpris plus d’un observateur, au point de faire naître des soupçons de dopage. Jean-Alain Boumsong, lui, était donc allé demander directement à l’un des joueurs de l’effectif…
Que de différences il peut y avoir en 4 ans ! À l’Euro 2000, l’équipe de France était apparue en maîtrise et sûre de son football, s’adjugeant un doublé historique deux ans après le sacre lors du Mondial 1998. Mais en 2004, les choses ont été bien différentes, et en dépit d’un coup de génie de Zinédine Zidane face à l’Angleterre en phase de poules, l’aventure a rapidement pris fin en quarts de finale.
S’il n’y a rien d’infamant à quitter la compétition à ce stade, les Bleus ont été surpris de chuter face à la Grèce, qui avait eu toutes les peines du monde à s’extirper du premier tour. Ce soir-là, les hommes de Jacques Santini étaient tombés sur de véritables machines de guerre, imperméables à la fatigue. Et ça, Jean-Alain Boumsong ne l’a pas oublié.
Jean-Alain Boumsong suspicieux envers les Grecs
De passage au micro de Colinterview, l’ancien Auxerrois est revenu sur l’impressionnante démonstration physique des Grecs ce soir-là :
L’Euro 2004 se solde sur un échec, parce que perdre contre la Grèce, c’en est un. Moi j’étais remplaçant, et écoute-moi bien : Seïtaridis, je l’ai vu, il faisait le couloir : bam, bam, des aller-retours. Tous d’ailleurs, impressionnant ! On aurait dit qu’ils auraient pu jouer pendant 24 heures.
Quelques temps plus tard, les deux hommes se retrouvent dans le même club en Grèce, et Boumsong pose la question qui le taraudait sévèrement :
Quand j’arrive au Panathinaïkos, je dis à Seïtaridis : « Vous avez pris des piquouzes ? Vous avez pris des trucs, c’est obligé ! » On avait un super groupe. Et il me dit : « Tu sais quoi ? C’était McDo, frites et Coca ! »
C’était vraiment le laisser-aller chez eux, ils avaient choisi un management où le bien-être était la priorité. Ils ont carburé à la bonne ambiance, ils étaient fiers d’être ensemble, se retrouver sur le terrain ensemble et se battre ensemble.
La version de Seïtaridis est-elle la vraie ? Chacun se fera son avis sur la question, d’autant que les Jeux Olympiques d’Athènes, qui se tenaient le même été, avaient été marqués par plusieurs cas de dopages chez les athlètes grecs. Une chose est sûre : les coéquipiers d’Angelos Charisteas ont réussi un des plus grands exploits sportifs de l’histoire de leur pays en gagnant l’Euro – et ils n’en sont pas peu fiers.
Ronronnante durant l’ensemble du tournoi, la France n’a pas forcément été battue par une armée de dopés comme certains veulent bien le croire. C’est en tout cas la version de Jean-Alain Boumsong, qui est allé directement s’informer auprès de Yourkas Seïtaridis, et qui a obtenu la réponse qu’il convoitait tant !