Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Souvent trop peu considéré en France en dépit de sa très belle carrière, Vincent Candela a vécu un jour inoubliable en 2009 lors de son jubilé. Tous ses copains des Bleus étaient d’ailleurs présents, dont Zinédine Zidane, qui a toutefois eu besoin d’être convaincu par le héros du jour dans une situation un brin délicate pour lui…
Quand on pense aux champions du monde 1998, on pense généralement toujours aux mêmes noms. Zinédine Zidane, Fabien Barthez, Laurent Blanc, Didier Deschamps ou encore Youri Djorkaeff : bref, tous les cadres et titulaires de cette équipe. Il convient pourtant de ne pas oublier certains remplaçants qui, pour la plupart d’entre eux, ont connu d’excellentes carrières en club. C’est le cas de Vincent Candela.
Certes barré par Bixente Lizarazu sur le flanc gauche en équipe de France, l’Héraultais est devenu une véritable légende aux yeux des supporters de l’AS Roma en Italie. C’est donc tout naturellement qu’en 2009, il a organisé son jubilé à Rome, à travers un match entre les giallorossi champions en 2001, et France 1998.
Comment Vincent Candela a convaincu Zinédine Zidane
Dans un entretien accordé à la FIFA, le latéral est revenu sur ce jour si particulier, lors duquel les joueurs sont entrés dans le Stadio Olimpico en quadrige, char antique romain. Et quand Zidane s’est montré un peu réticent, Candela a su trouver les mots justes :
J’ai voulu mettre toute ma vie dans un seul match. J’ai appelé les joueurs de la Roma championne d’Italie en 2001 et ceux de l’équipe de France championne du monde en 1998. J’ai tout fait tout seul, c’était une folie. Totti et Zidane ont fait leur entrée sur le terrain en quadrige romain, comme des empereurs romains.
Il y avait une cohorte de gladiateurs au centre du terrain. Zidane ne voulait pas sortir du quadrige, il avait peur et un peu honte, alors je lui ai dit : « Zizou, l’amitié, c’est aussi cela ». Totti, lui, l’a fait sans aucun problème, il fait les choses plus naturellement. Ç’a été une soirée merveilleuse, avec des dizaines de milliers tifosi venus assister à un match amical en mon honneur.
Les deux hommes ont quoiqu’il en soit gardé une excellente relation, à tel point que lorsque Zidane a décidé de partir du Real Madrid en 2018 après trois Ligue des Champions successives, Candela l’a encensé dans les colonnes du « Parisien » :
Un mois avant, avec d’autres champions du monde, on en est arrivé, à un moment de la conversation, à évoquer l’avenir de Zizou. On était tous convaincus que s’il remportait une 3ème Ligue des champions, il arrêterait dans la foulée. C’est tout lui, ça.
Zinedine, c’est la classe. Venant d’un tel personnage, je m’attends toujours à quelque chose de génial. Ce choix a dû s’imposer à l’évidence. Il connaît parfaitement son groupe. Il a jugé le moment opportun pour dire stop. Il venait de réussir ce qu’aucun autre entraîneur n’avait accompli avant lui. Et je ne suis pas persuadé que quelqu’un y parviendra de sitôt.
Plus timide qu’autre chose, Zinédine Zidane a quelque peu hésité à prendre part à cette impressionnante chorégraphie de quadriges du côté du Stadio Olimpico de Rome. Qu’importe : c’est la présence du maestro qui était importante pour saluer la carrière trop souvent sous-cotée de Vincent Candela.