Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Retraité depuis quelques années, Georges Saint-Pierre dispose toujours d’une aura absolument légendaire dans le monde du MMA. Un gros nom de l’UFC s’est d’ailleurs livré sur l’ancien champion avec une anecdote impressionnante sur ses entraînements.
On ne devient pas une légende de l’octogone par hasard, surtout à un point où certains vous considèrent comme le plus grand combattant de tous les temps. Champion des welterweights puis des poids moyens à l’UFC, Georges Saint-Pierre a décidé de raccrocher en 2017 mais son image est toujours aussi impeccable. Il faut dire que le Québécois a mené une carrière absolument fantastique mitaines aux mains.
Ayant défendu sa ceinture de champion à pas moins de neuf reprises au cours de son parcours à l’UFC, « Rush » n’avait pas peur de se coltiner les plus gros défis et pas seulement en combat. Car en coulisses, celui qui s’est reconverti en acteur à Hollywood ne chômait pas, Stephen Thompson étant le premier à en témoigner. « Wonderboy » s’était montré sidéré par les entraînements brutaux, dans le podcast The Overdogs :
Stephen Thompson choqué par les entraînements de GSP
Son état d’esprit m’a aidé. En MMA, il y a beaucoup d’ego. C’est un sport égoïste au départ. Mais GSP s’entraînait avec des gens qui l’écrasaient. S’il s’agissait de striking, il voulait quelqu’un qui était meilleur que lui en striking. S’il s’agissait de jiu-jitsu, il s’entraînait avec Roger Gracie, qui était deux catégories de poids au-dessus de lui. Il se mettait dans des situations avec des gars qui pouvaient l’écraser et il s’améliorait, que ce soit en striking ou en lutte.
J’ai vu Rashad Evans et lui s’affronter au Tristar Gym une fois, c’était à vomir. Je l’ai vu s’affronter avec Roger Gracie, et il se faisait soumettre tout le temps. (…) Peu importe qu’il ait été plusieurs fois champion, il venait et apprenait non seulement des entraîneurs, mais de tout le monde. En kick-boxing, surtout quand j’étais jeune, j’étais invaincu, je pensais que j’étais le meilleur. Il a donné l’exemple.
Il m’a fallu un peu de temps pour voir quelqu’un au sommet et voir comment il se comportait pour me dire : « C’est ce que je devrais faire ». Même s’il avait un combat et qu’il venait juste de terminer son camp d’entraînement, s’il avait des gars qui avaient des combats à venir, il était là dans le gymnase pour les aider à se préparer.
Les combattants MMA disposent souvent d’un égo surdimensionné, égo il est vrai nécessaire quand on veut escalader les sommets de la discipline. Mais dans le cas de GSP, ce dernier n’hésitait pas à le mettre de côté en affrontant des adversaires bien trop costauds que lui. Lui voyait cela comme le meilleur moyen de progresser et quand on voit la carrière qu’il a menée, on se dit qu’il n’avait pas spécialement tort.
Georges Saint-Pierre n’a rien laissé au hasard afin de devenir une légende dans l’octogone, surtout à l’entraînement. Affronter un adversaire beaucoup plus lourd que lui ? Aucun problème, du moment que cela lui permettait de gommer ses défauts.