Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Pour de nombreux athlètes français, les Jeux Olympiques de Paris resteront un merveilleux souvenir et une expérience unique. Pour Marine Boyer, capitaine de l’équipe de France de gymnastique, c’était plutôt un calvaire. Un calvaire qu’elle a d’ailleurs oublié.
De longs mois après l’extinction de la vasque au jardin des Tuileries, les Jeux Olympiques de Paris ne sont plus qu’un souvenir dans l’esprit des Français, mais quel souvenir ! Pendant deux semaines, et c’est une chose qui n’arrive que trop rarement, l’ensemble du pays a mis de côté ses différends pour soutenir et pousser ses athlètes.
Si Léon Marchand, Teddy Riner ou encore les frères Lebrun ont accaparé l’attention, c’est l’ensemble de la délégation tricolore qui a été à la hauteur des attentes avec un record de médailles largement battu. Reste désormais à savoir si nos politiques vont chercher à construire sur ce succès, ou s’il ne sera qu’un épiphénomène dans une longue liste de déceptions sportives.
Marine Boyer honnête sur ses Jeux de Paris
Pour les filles de la gymnastique, les Jeux de Los Angeles en 2028 ne pourront quoi qu’il arrive pas être plus ratés que ceux de Paris. Entre des chutes, des larmes et des tensions, rien n’était allé pour l’équipe de la capitaine Marine Boyer. Dans une récente interview, cette dernière est revenue sur le calvaire vécu à l’Arena de Bercy :
On ne pourra pas revenir aux Jeux. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de ce qu’il s’est passé. Ce qui fait mal c’était de voir les filles dans ces états. Après la compétition tu passes par une phase de dépression qui est concrète. Tu mets ta vie et ton âme dans un projet, tu attends un minimum de retour… Là il n’y avait rien, on s’est pris une claque violente. Et j’ai été pointée du doigt en plus.
Au final je ne regrette pas d’avoir participé aux Jeux, mais je sais que ça aurait pu être grave. J’ai vu ma mère qui pleurait et qui s’inquiétait pour moi. Je suis fière d’avoir participé, même si je ne me rappelle plus de grand chose. Ce qui est le plus difficile c’est d’avoir regardé la compétition mais de ne pas m’en souvenir. J’ai eu mal au coeur et j’ai pleuré en me rendant compte que je n’avais pas de souvenirs.
Victime d’une violente chute pendant la préparation et encore en état de commotion cérébrale, Marine Boyer avait tout de même tenu à disputer les Jeux Olympiques de Paris. Pour elle, mais aussi pour ses coéquipières dont elle était la capitaine. Elle n’en garde quasiment plus rien, puisque sa mémoire lui fait défaut, ce qui est cruel pour sa dernière olympiade.
Jusqu’au bout, les Jeux Olympiques de Paris ont été un fiasco pour Marine Boyer. Sportivement déjà, puisque l’équipe de France de gymnastique n’a pas été bonne, mais aussi humainement, car elle ne garde aucun souvenir.