Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Auteur d’une carrière mouvementée qui se poursuit dans un relatif anonymat, Anthony Modeste a notamment posé ses valises à Bastia l’espace d’une saison. L’occasion pour lui de découvrir un environnement particulier à bien des égards.
En rejoignant il y a quelques jours les rangs du CF Intercity, qui évolue en troisième division espagnole, il a ajouté une douzième ligne à la liste des clubs pour lesquels il a joué. Autant dire qu’à 36 ans, Anthony Modeste ne s’est que rarement posé durant sa carrière. Bon nombre de ses expériences n’ont en effet pas duré plus d’un an, ce qui peut s’expliquer par les multiples prêts dont il a fait l’objet, notamment en France.
Anthony Modeste se livre sur sa courte expérience à Bastia
Formé à Nice, Modeste a par la suite porté les couleurs de quatre autres équipes françaises, à savoir le SCO d’Angers, les Girondins de Bordeaux, l’AS Saint-Étienne et le SC Bastia. Son passage en Corse remonte ainsi à la saison 2012-13, après un prêt non concluant du côté de Blackburn. Il n’avait cependant pas au à attendre cela pour découvrir Furiani, sur lequel il s’était épanché dans les colonnes de Corse Matin :
Anthony Modeste : Quand vous êtes adversaires et que vous débarquez à Furiani, vous savez que vous allez vivre la misère et vous repartez de là avec beaucoup de frustration et d’incompréhension parfois. Et puis quand vous êtes au club et que vous prenez le temps de connaître les gens, vous découvrez des hommes passionnés, une famille et un grand public. (…) C’est l’âme de ce stade.
Charmé par la perspective d’évoluer dans une telle ferveur populaire, l’international Espoirs tricolore a évoqué les autres raisons qui l’ont conduit à rejoindre le Sporting, dont un certain sens du collectif :
Anthony Modeste : Ici, le discours m’a séduit. L’environnement est idéal pour progresser et surtout me relancer après une dernière année difficile.
La confiance accordée par le staff et les dirigeants me touche beaucoup et je ferai tout pour la leur rendre sur le terrain. C’est un club qui me va bien. À Bastia, personne ne joue sa carte personnelle et tout le monde vit pour le même objectif : le Sporting.
Des propos qui ont rapidement été suivi par des actes, puisque l’avant-centre tricolore a compilé 17 buts et 5 passes décisives en 38 matches en tant que Bastiais. C’est donc avec une grande reconnaissance qu’il a quitté le club à l’issue de la saison et rejoint Hoffenheim, comme il le déclarait à L’Équipe :
Anthony Modeste : À Bastia, j’ai vraiment trouvé une famille. (…) À la base, ma volonté était de rester au Sporting mais économiquement, c’était compliqué pour eux. En tout cas, je remercie tout le monde là-bas. Si je peux aller à Hoffenheim aujourd’hui, c’est grâce à eux.
Intimidé par le peuple corse lors de ses premiers déplacements à Furiani, Anthony Modeste a appris à l’aimer en tant que joueur de Bastia. Cela s’est ressenti dans ses performances avec le Sporting, qu’il a quitté par la grande porte à l’issue de son prêt.