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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Vainqueur de Roland-Garros en 2024, Carlos Alcaraz a dès lors vécu de belles émotions du côté de Paris, où de nombreux fans français l’adulent. Or, trois ans plus tôt, ces derniers ne s’étaient pas montrés très accueillants avec lui, ce qui l’a marqué.
Afin de devenir le plus jeune joueur de l’ère l’Open à remporter un tournoi du Grand Chelem sur les trois différentes surfaces, il savait qu’il devait briller à Roland-Garros. En effet, après s’être imposé à l’US Open et à Wimbledon, seule la terre battue parisienne n’avait pas encore été domptée par Carlos Alcaraz. Ce fut finalement le cas l’an dernier, sous les acclamations d’un public français pas toujours tendre envers lui.
Quand Carlos Alcaraz était pris en grippe par le public français
Ultra-précoce, Alcaraz a commencé dès 2021 à faire parler de lui dans les plus grands tournois du circuit ATP. Cela a par exemple été le cas cette année-là lors du Rolex Paris Masters, durant lequel il a été vaincu en huitièmes de finale par Hugo Gaston. Ce, dans une ambiance extrêmement hostile envers lui, comme s’en souvenait son adversaire français il y a quelques mois dans les colonnes de L’Équipe :
Hugo Gaston : Comme dans tous les stades, tu as des personnes un peu « bébêtes » qui applaudissaient entre sa première et sa deuxième ou qui hurlaient sur ses fautes directes. Le siffler quand il entre sur le terrain, ce n’était pas cool non plus. Carlos a vraiment mal vécu le moment. C’est un gars que j’adore donc juste après le match, je lui ai écrit pour m’excuser de l’ambiance, même si je n’y étais pour rien.
Il m’a répondu très gentiment : « Pas de problème, ce n’est pas de ta faute. »
Tout sauf rancunier envers son bourreau du jour, « Carlitos » a attendu le lendemain pour mettre des mots sur ses émotions. À l’époque déjà, il en a d’ailleurs profité pour afficher sa grande maturité en prenant cette expérience comme un bon moyen de progresser en vue de l’avenir. Il déclarait ainsi dans une publication Instagram :
Carlos Alcaraz : Ce n’est jamais facile de jouer avec le public contre soi et cela s’est vu hier. Je savais que ç’allait être difficile de gérer cette ambiance mais je n’avais pas imaginé que ce serait aussi pesant. Pour ma première dans un tel contexte, ça n’a pas été facile. Ça me fait mal de ne pas avoir su gérer cette pression mais comme tout dans la vie, quand on tombe, il faut savoir se relever.
Le plus important est d’apprendre de ces situations et je suis sûr que je vais revenir plus fort une fois que j’aurai retenu la leçon.
Un discours digne du grand champion qu’il est devenu, même s’il peine encore aujourd’hui à briller sur les courts du Masters 1000 parisien.
À l’époque âgé de 18 ans seulement, Carlos Alcaraz n’a pas su composer avec la pression mise par le public français lors de son duel contre Hugo Gaston. Mais au lieu de s’en plaindre, il a d’emblée souhaité en tirer des enseignements pour la suite de sa carrière.
