Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Parmi les meilleurs combattants de MMA en France, Morgan Charrière a intégré la célèbre UFC il y a un peu moins de deux ans. Lors d’une récente interview, il en a profité pour dévoiler les coulisses de l’organisation, évoquant notamment le sujet de l’argent.
L’UFC Londres sera déterminant pour la suite de la carrière de Morgan Charrière. Alors qu’il montera dans l’octogone fin mars contre Nathaniel Wood, « The Last Pirate » va impérativement devoir signer une victoire afin d’avoir toutes ses chances pour être prolongé par la fédération de Dana White. Avec un bilan de 2-1 depuis son arrivée en 2023, il est plutôt bien parti mais rien n’est sûr pour le moment.
Après quelques mois au sein de la plus grande ligue de MMA au monde, l’ancien champion du Cage Warriors a donc eu le temps d’en comprendre les rouages. Invité de la chaîne Youtube LEGEND, il a profité pour s’exprimer sans filtre sur la manière dont les combattants y étaient rémunérés alors que l’UFC est souvent critiquée à ce sujet :
Morgan Charrière sans détour sur les salaires au sein de l’UFC
Ce qui est compliqué dans notre sport, c’est que ça demande énormément d’investissement, mais on ne gagne pas tant que ça. Quand je dis 50 000, tout le monde réagit en mode : Waouh. En réalité, le contrat de base à l’UFC, quand tu signes, c’est 10 000 + 10 000. 20 000 si tu gagnes. Si tu perds, c’est 10 000 et tu dois te débrouiller jusqu’au prochain combat, qui peut être six mois plus tard. Il faut bien comprendre qu’on n’a pas de salaire fixe.
On est payé au combat, et entre-temps, on doit gérer nos dépenses. Il y a tous les frais. Les entraîneurs, les impôts, l’entraînement… Tout cela représente un budget important. Mais avant, aux Cage Warriors, j’étais bien payé et j’avais aussi une certaine notoriété sur les réseaux, donc ça allait. Ça fait longtemps que je gagne ma vie grâce au sport, donc je ne suis pas à plaindre.
Quand tu signes avec l’UFC, tu commences à 10 000 + 10 000. À chaque victoire, tu montes par paliers : 10, puis 12, puis 14, etc. Tu signes généralement pour quatre combats, et une fois ce contrat terminé, tu peux renégocier à la hausse. Pas avant, car au début, tu es déjà au minimum de ce qu’ils proposent. Mais attention, il ne faut pas croire qu’on peut tout négocier.
Après ces quatre combats, si tout s’est bien passé, tu peux re-négocier un meilleur contrat. Tout dépend aussi du statut du combattant. Certains signent directement avec des contrats plus élevés, car ils ont déjà fait leurs preuves avant ou sont très populaires. Mais ce ne sont pas des montants extravagants non plus. Là-bas, c’est la méritocratie : tu prouves ta valeur, et ensuite, ils te récompensent.
L’UFC est réputée pour être particulièrement radine envers ses combattants, ce qui avait même poussé Francis Ngannou à claquer la porte. Morgan Charrière en témoigne, il n’y a que peu de marge de manoeuvre au moment des négociations salariales. En fin de compte, le concept est simple : gagnez vos combats et vous aurez plus de chances.