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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Négocier son salaire est un art dans le football, et plus encore au regard des immenses sommes qui sont générées. À en croire un ancien joueur de Premier League, le roi en la matière se nommait Olivier Dacourt, lui qui avait développé une technique imbattable pour s’assurer d’être parmi les joueurs les mieux payés de tous les effectifs dans lesquels il est passé. Explications.
Son livre « Je suis le footballeur masqué » avait fait l’effet d’une bombe. En 2015, un ex-joueur de Premier League décidait de révéler l’envers du décor du monde du ballon rond, en n’éludant aucun sujet ou presque – y compris les femmes, l’argent et les magouilles diverses et variées.
Au moment d’évoquer l’épineuse question des salaires vertigineux accordés au football, l’ex-joueur avait tenu à préfacer son propos en remettant les choses à plat :
Il paraît qu’on ne mérite pas ça. Qu’on est trop payés. Que parfois ça frise l’escroquerie… Mais qui signe le contrat ? On oblige le mec à nous filer l’oseille ? Non, c’est une négociation. On demande, et on obtient, ou pas.
La technique infaillible d’Olivier Dacourt pour être (très) bien payé
Dans ce même ouvrage, le fameux « footballeur masqué » donne trois techniques pour maximiser son salaire. Il commence par la classique, qui consiste à se servir de l’image ultra-positive de la Premier League :
Les agents savent qu’en faisant circuler la rumeur que deux ou trois clubs anglais veulent de toi, ton salaire passe direct de 100.000 à 150.000 euros.
Mais de manière plus créative, c’est Olivier Dacourt qui a retenu l’attention de ce footballeur de l’ombre. Il explique ainsi que le tricolore a appliqué la technique de Slaven Bilic, les deux hommes ayant été coéquipiers à Everton :
Olivier Dacourt est devenu un patron en la matière. C’est Bilic qui lui a filé les tuyaux. Si le club te veut, tu imposes une clause qui stipule que tu dois faire partie des trois ou cinq plus gros salaires du club. Comme ça, si le club recrute deux stars qu’ils paient plus que toi, cela veut dire qu’ils sont obligés de t’augmenter.
Une manière habile et évidemment légale de se garantir un bien joli salaire, dans ce monde de requins où tous les coups sont permis ou presque. Avec le cynisme qui inonde l’ensemble de son livre, le « footballeur masqué » explique que des combines existent même entre certains joueurs et entraîneurs :
Il y a des magouilles, bien sûr. S’il te manque un match pour toucher telle ou telle prime, tu demandes à l’entraîneur de te faire jouer. Il peut te faire entrer à dix minutes de la fin dans un match gagné d’avance (…). Tu peux même t’entendre avec l’entraîneur et lui reverser une partie de la prime. Beaucoup d’entraîneurs font ça.
Être un joueur de football de très haut niveau implique aussi de plus en plus d’être un très bon businessman, et Olivier Dacourt l’a vite compris. Bien conseillé, le Français a ainsi pu s’assurer de très jolis salaires dans la plupart des clubs dans lesquels il est passé. Un modèle à suivre pour la jeune génération de ce point de vue !
