Par Guillaume K. | Journaliste sportif
S’il a passé la majeure partie de sa carrière en France et notamment à Montpellier, où il a été champion, Rémy Cabella a vécu quelques expériences à l’étranger. Il a été particulièrement marqué par son passage à Krasnodar, en Russie.
Des années avant l’Arabie saoudite, la Russie avait tenté de se faire une place au sommet dans le football européen. Les oligarques ont commencé par acheter plusieurs clubs importants, et notamment Chelsea, avant d’investir massivement pour renforcer le championnat national. À Makhatchkala, Samuel Eto’o touchait par exemple 21 millions de dollars par saison.
S’il n’a pas eu droit au même salaire, ce qui est assez logique au vu de leur différence de palmarès, le Français Rémy Cabella a lui aussi connu la vie en Russie. Entre 2019 et 2022, l’actuel milieu offensif de Lille a porté les couleurs de Krasnodar, ville située à 4 heures de vol de Moscou. De passage chez l’excellent Zack Nani, il est revenu sur cette drôle d’expérience.
Rémy Cabella revient sur l’expérience russe
Il faut savoir qu’à Krasnodar, le président a un hélicoptère et il ne se déplace que comme ça. Quand j’arrive je signe mon contrat au stade, et pour aller au centre d’entrainement, qui est loin, il me prête l’hélico. C’était la première fois qu’il faisait ça. J’ai été vraiment trop bien accueilli, c’était exceptionnel. Le stade magnifique. Il y a un écran qui fait le tour, la pelouse est parfaite…
En Occident, la Russie est vue comme un pays froid où une certaine distance s’installe dans toutes les relations sociales. Mais ce n’est pas le ressenti de Rémy Cabella, qui a été accueilli comme un prince par le président de Krasnodar et par ses partenaires. D’ailleurs, il a également évoqué son intégration au cours de cette interview, et ses difficultés en langue :
Quand j’arrive, il y a deux joueurs dans l’équipe qui parlent un peu français : Vanderson et Uroš Spajić, qui a joué à Toulouse à l’époque. J’ai été bien intégré, mais moi je suis un gars qui s’intègre partout. Donc j’ai essayé d’apprendre quelques mots en russe, mais ils m’ont surtout demandé si je parlais anglais. J’ai dit « oui », et le coach m’a envoyé en séance vidéo. Pour moi tout s’était bien passé.
Le lendemain j’arrive dans le vestiaire, et là je vois quelqu’un à ma place. Je m’approche et il commence à me parler en français. Il me dit que c’est un jeune de l’académie, et que c’est le coach qui l’envoie parce qu’il trouvait que je ne parlais pas bien anglais. Il me dit : « Ils ont vu que tu ne parlais pas anglais donc je reste avec toi quelques mois ». Je suis encore en contact avec lui d’ailleurs.
La Russie n’est pas forcément un pays très connu en France, ce qui n’a pas empêché Rémy Cabella de s’intégrer rapidement à Krasnodar. Il a été aidé par un club qui faisait tout pour mettre à l’aise ses étrangers, notamment grâce aux traducteurs.