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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Auteur d’une admirable carrière qui l’a notamment vu jouer à l’Olympique Lyonnais et au Real Madrid, Mahamadou Diarra s’est toujours montré fier de ses racines maliennes. Il a d’ailleurs passé un coup de gueule qui résonne encore sur l’Afrique et ses joueurs.
Quand certains joueur empruntent des chemins tout tracés pour accéder au plus haut niveau, lui a emprunté un sentier âpre pour y parvenir. Formé dans son Mali natal, Mahamadou Diarra a effectué ses premiers pas en Europe… en Crète. Une étape peu commune qui l’a néanmoins vu atterrir par la suite au Vitesse Arnhem, mais surtout à Lyon, au Real Madrid ou encore à Monaco. Ce, grâce à des qualités indéniables.
Mahamadou Diarra dénonce les clichés sur les joueurs africains
Ailier droit dans sa jeunesse, Diarra a fini par se stabiliser au milieu de terrain, où il occupait un rôle avant tout défensif qui lui seyait à merveille. La puissance et l’endurance qu’il affichait posaient alors de gros problèmes aux équipes adverses. Le fait qu’il soit souvent réduit à ces attributs, au même titre que ses homologues africains, l’avait néanmoins poussé à s’indigner en 2008, dans le magazine anglais World Soccer :
Mahamadou Diarra : Il est faux de suggérer que les clubs aiment les Africains juste parce qu’ils sont forts physiquement. S’ils nous signent, c’est parce que nous savons jouer. Tu peux être un super athlète, mais un footballeur horrible. À mon poste, il faut être vraiment complet : tactiquement, physiquement, techniquement. Tu dois être un leader aussi. (…) Nous ne sommes pas là juste pour faire le sale boulot.
Lassé de voir les footballeurs africains rabaissés de la sorte, il pointait alors du doigt les préjugés dont ces derniers peuvent faire l’objet en Europe :
Mahamadou Diarra : Je pense que c’est un cliché. Il y a beaucoup d’Européens qui sont puissants aussi, et nous autres Africains ne sommes pas que physiques : beaucoup sont intelligents, ouverts tactiquement et doués techniquement.
Autant de caractéristiques qu’il a effectivement démontrées sur les terrains au fil de sa carrière, à l’instar d’autres grands milieux originaires d’Afrique comme Yaya Touré ou Seydou Keita. À ce titre, il estimait sans détour qu’il s’agissait là d’un certain manque de respect envers le football africain :
Mahamadou Diarra : Oui, il y a quelque chose que l’on peut sentir, quelque chose de palpable. Quand je vais en Afrique, c’est le même ballon, le même jeu. Je joue de la même façon pour Madrid que pour le Mali. Il y a un manque de respect, mais je ne m’en fais pas. Je ne joue pas pour que les Européens lancent des fleurs au football africain.
Des propos qui ne sont pas sans rappeler le scandale des quotas qui avait secoué à l’époque le football français.
Milieu de terrain tentaculaire, Mahamadou Diarra prouvait sur les terrains que les joueurs africains possèdent bien d’autres atouts que leurs simples qualités physiques. Ce, contrairement à l’image tronquée qui a pu leur être attribuée en Europe.
