Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Légende du football brésilien, Ronaldo était sur le terrain lors de la défaite de la Seleçao contre la France en finale du Mondial 1998. Une phrase invraisemblable quand on sait que le buteur avait pourtant failli perdre la vie quelques heures plus tôt.
Si en France, tout le monde se souvient avec bonheur de la finale de la Coupe du Monde 1998 remportée 3-0 face au Brésil, les supporters de ce dernier conservent un goût amer en bouche quant à la rencontre. Y compris les joueurs eux-mêmes, en raison d’un terrible incident impliquant l’attaquant Ronaldo le soir précédant le match. Invité du podcast Inteligência en 2021, son coéquipier Edmundo avait raconté les faits glaçants :
Le récit flippant derrière la crise de Ronaldo avant la finale
En remontant dans les chambres, j’étais avec Doriva. Je vois Ronaldo avoir des convulsions. Quand je l’ai vu, je suis sorti dans les couloirs pour prévenir tout le monde. Avec César Sampaio, on lui déroule la langue, alors qu’il a les yeux révulsés. C’était vers 13-14h. Et là, au goûter, tout le monde sait que Ronaldo a eu des convulsions, sauf lui.
Ils l’ont mis sous la douche, lui ont donné un calmant et il s’est endormi. Il arrive dans la salle, s’assoit, prend une part de gâteau et un jus d’orange. Tout le monde le regarde, sous tension. Puis il sort pour passer un coup de fil et, là, Leonardo dit : « il faut lui parler, il va mourir sur le terrain ». Il avait l’air bizarre, un peu dans les nuages. Le staff décide de lui expliquer ce qu’il s’est passé et lui dit qu’il doit aller faire des examens.
Une séquence absolument terrifiante pour les joueurs auriverde, et qui rend d’autant plus dingue le fait que Ronaldo ait bien joué la rencontre… en démarrant carrément dans le onze majeur. Il se retrouvera qui plus est au marquage de Zinedine Zidane sur ses deux buts de la tête. César Sampaio ne cachait d’ailleurs pas en interview avec The Blizzard que la présence du buteur sur le terrain avait grandement perturbé l’équipe :
Ce sont les médecins qui l’ont examiné, n’ont rien trouvé et lui ont donné le feu vert. Nous pensions que Ronaldo risquait sa vie, et nous nous étions préparés à ce qu’Edmundo joue. Je ne dirais pas que c’est la faute de Ronaldo si nous avons perdu la finale. Mais d’un point de vue émotionnel, nous aurions été plus stables si Edmundo avait joué. Nous n’étions même pas à 50%.
Des reproches envers R9 ? Probablement pas, puisque l’intéressé n’était pas conscient de ce qu’il avait traversé quelques heures plus tôt. Pour ce qui est du staff médical et du sélectionneur Mario Zagallo en revanche, c’est une autre histoire… heureusement, celui qui venait d’être élu Ballon d’Or un an plus tôt permettra à la Seleçao de récupérer son trône en 2002, avec huit buts lors du Mondial et un doublé en finale contre l’Allemagne.
Ronaldo avait failli y passer un jour à peine avant la finale de la Coupe du Monde 1998. Pas étonnant que ses coéquipiers étaient donc perturbés au moment d’affronter la France, d’autant plus que l’attaquant était sur le terrain malgré cet incident flippant.