Devant lui, Arsène Wenger assume le traumatisme infligé à Robert Pirès : « Je l’ai sorti parce que…

Arsène Wenger et Robert Pirès
Al Jazeera (DR) / The Obi One Podcast (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Passé par Arsenal durant 6 années après avoir fait ses gammes en France, Robert Pirès en garde 99% de bons souvenirs… et un mauvais. C’est en effet un soir de mai 2006 que « Bobby » a subi de plein fouet une décision osée d’Arsène Wenger. Une décision que l’entraîneur de légende assume d’ailleurs, comme il l’a répété récemment devant son propre joueur.

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284 matchs, 84 buts, 6 ans de bonheur, et une fin en queue de poisson : voilà comment résumer l’aventure de Robert Pirès à Arsenal. Joueur d’exception dans l’escouade constituée par Arsène Wenger au milieu des années 2000, l’international tricolore a été le grand sacrifié des Gunners suite au carton rouge de Jens Lehmann en finale de la Ligue des Champions 2006 au Stade de France.

La pilule a été très dure à avaler pour l’ancien Messin, sorti après à peine plus d’un quart d’heure, donc, et qui a ensuite quitté Arsenal pour rejoindre Villarreal quelques semaines plus tard. L’épisode n’a néanmoins pas (trop) impacté la relation fusionnelle entre Wenger et Pirès, qui ont d’ailleurs eu l’occasion de s’en expliquer il y a quelques mois.

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Arsène Wenger persiste et signe devant Robert Pirès

Alors que les deux hommes étaient réunis sur le plateau de Canal+, Pirès s’était montré honnête sur ce fameux choix de le remplacer suite à l’expulsion de Jens Lehmann :

Je ne m’y attendais pas, non, je pensais qu’Arsène allait faire un autre changement. Bien évidemment, je n’étais pas très content, mais c’est normal et logique quand on est joueur. Après, je me suis mis dans la tête d’un entraîneur, et je me suis dit que ça devait être très dur de faire un choix.



Il fallait sortir un joueur, c’est tombé sur moi, mais le plus dur ça a surtout été de perdre. Le pire, c’est ce que je joue très peu et on perd. Si j’en ai voulu à Arsène ? Honnêtement sur le coup, oui, et c’est normal. Mais aujourd’hui non. J’ai signé à Arsenal grâce à lui, j’ai travaillé 6 ans avec lui, et c’est là où j’ai connu mon pic.

Interrogé après les propos de son ex-joueur, Wenger est revenu sur le raisonnement qui l’a amené à sortir Pirès, et non pas un autre joueur offensif :

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Quand vous jouez contre Barcelone, vous savez qu’il faut défendre. Robert était surtout un joueur offensif, et j’avais des joueurs de côté qui pouvaient travailler. Au milieu, il y avait Fabregas, Gilberto et Hleb… Je me suis dit : « J’enlève Robert » parce qu’il défendait moins, ce n’était pas son point fort. Et puis en 2006, Robert avait 33 ans. C’est un truc, lorsqu’on doit raisonner aussi vite, qui traverse l’esprit.

Après, évidemment, on a perdu sur le plan offensif (avec sa sortie). Quand tu perds, de toute façon, tu rentres chez toi et tu te dis que c’est de ta faute. Et bien sûr que je me suis dit que peut-être que si je l’avais laissé, on en aurait mis un 2ème ou un 3ème.

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Si l’aventure de Robert Pirès à Arsenal aurait pu se conclure en apothéose par un sacre en Ligue des Champions, cette sortie prématurée est longtemps restée en travers de la gorge du joueur. Le Français a néanmoins démontré toute sa classe et sa maturité devant Arsène Wenger, qui, lui, persiste et signe.

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