Bourreau de la France en 1993, le bulgare Emil Kostadinov très clair : « Ginola ? C’était un…

Emil Kostadinov et David Ginola
DR / Prime Video (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

En entrant sur le terrain pour le fameux France-Bulgarie de 1993, David Ginola ne savait pas que sa carrière allait prendre un tournant pour le pire, en sélection nationale principalement. Emil Kostadinov, lui, ne savait pas qu’il s’apprêtait à devenir un héros national. Lucide et honnête, le Bulgare a d’ailleurs évoqué le cas de Ginola bien des années plus tard.

Publicité

L’un a fini la soirée en héros, l’autre en zéro : pour Emil Kostadinov et David Ginola, le 17 novembre 1993 restera une date à part, mais pas pour les mêmes raisons. Ce soir-là, après une défaite humiliante face à Israël quelques jours auparavant, l’équipe de France n’avait besoin « que » d’un match nul à la Bulgarie pour valider son billet vers la Coupe du Monde 1994 aux Etats-Unis.

Eric Cantona ouvre le score à la 32ème minute, et le peuple français pense l’affaire en très bonne voie. Mais à la 90ème minute, une grosse heure après avoir égalisé, Emil Kostadinov crucifie les Bleus d’une frappe dans un angle impossible. Le fiasco est total, des coupables doivent être trouvés. Le sélectionneur Gérard Houllier choisit : ce sera David Ginola, qu’il accuse de « crime contre l’équipe ».

Publicité

Emil Kostadinov donne son avis honnête sur David Ginola

La faute du joueur du PSG ? Avoir centré « pour personne » au lieu de conserver le ballon au poteau de corner, permettant la contre-attaque bulgare. Pas un argument pour Kostadinov, qui a plutôt ciblé Houllier au micro de RMC Sport :

Le sélectionneur n’avait pas le droit d’accuser David Ginola sur ce match. Ginola était un très grand joueur. Je pense qu’il aurait encore pu aider l’équipe nationale. Cette défaite, ce n’était pas la faute de Ginola. Pour moi, le responsable était l’entraîneur Gérard Houllier qui a demandé à ses joueurs de continuer d’attaquer.



Des propos sur lesquels il a persisté un peu plus tard, cette fois-ci au micro du « Parisien » :

Tout le monde s’en est pris à lui pendant des années en lui faisant porter tout le poids de l’élimination. Mais à mon avis, c’était plutôt une erreur de l’entraîneur et de toute l’équipe, parce qu’il n’y avait aucun joueur de l’équipe de France dans notre surface de réparation à la réception du centre de Ginola. Et, ça, c’est lié aux consignes de l’entraîneur, non ? Mais ce n’est que mon avis…

Publicité

Se refusant donc à jeter « El Magnifico » en pâture, Kostadinov ne cache en revanche pas sa joie d’avoir fait tomber la France, et d’être devenu un héros dans son pays. Celui qui clamait haut et fort au Figaro que « la France a appris à respecter le foot bulgare » ce soir-là n’a jamais oublié ce but d’exception qui l’a fait basculer dans une autre dimension :

Ce but a changé ma vie, tout simplement. Je suis devenu une sorte de héros national. D’abord parce qu’il a permis à tous les joueurs de ma génération de disputer une Coupe du monde et même une demi-finale de Coupe du monde. Une performance exceptionnelle pour nous. Ensuite, cela m’a servi pour la suite de ma carrière. Si j’ai signé au Bayern Munich (en 1995), je le dois en grande partie à ce but.

Publicité

Emil Kostadinov est honnête : la dose d’humilité infligée par la Bulgarie à l’équipe de France ce soir de novembre 1993 au Parc des Princes est un souvenir savoureux pour lui. En revanche, pour lui, Gérard Houllier n’aurait jamais dû s’en prendre à David Ginola comme il l’a fait. Un avis assumé par le Bulgarie.

Multisports

Les dernières actus