Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Frédéric Weis aurait pu être un pionnier dans l’histoire du basket français en devenant le premier tricolore à s’imposer réellement en NBA. Malheureusement, il a vite été rattrapé par la folie de la vie à New York.
Recruté avec le 15ème choix de la Draft 1999 et le statut de potentiel successeur de Patrick Ewing à New York, Frédéric Weis n’avait finalement passé que quelques semaines dans la Grosse Pomme. Il faut dire qu’à l’époque, il n’était pas forcément évident pour les Européens de s’adapter au jeu américain et surtout à la vie de l’autre côté de l’Atlantique.
Car avant de s’envoler pour New York, l’ancien pivot de l’équipe de France n’avait connu que Limoges et le CSP, où l’ensemble des salariés cherchait à le protéger. L’écart ne peut pas être plus grand entre les deux villes, surtout pour quelqu’un qui parlait anglais à un niveau scolaire. À la fin des années 90′, consommer ses séries en VO pour progresser n’était pas vraiment une option.
La folle rencontre de Fred Weis à l’hôtel
Pas à l’aise dans ses baskets américaines, Fred Weis était rentré en France après le camp d’entraînement des Knicks et n’avait plus jamais tenté l’aventure NBA. Il faut dire que sur le peu de temps passé à Gotham, il avait eu l’occasion de vivre quelques expériences traumatisantes. Il s’est ouvert sur le sujet pour RMC :
Les gens qui affirment que les Knicks ne voulaient pas de moi ne connaissent rien à la NBA. Quand tu es 15 à la Draft, tu as un contrat garanti. Si je me pointe au siège de la franchise, je signe un contrat. Mais à l’époque les franchises parlaient directement avec les agents, et je n’avais plus d’agent. New York dit à tout le monde qu’ils ont essayé de me contacter, mais je n’ai jamais eu de contact.
Mais la NBA c’était un autre monde. Un jour je suis à l’hôtel et je veux monter dans l’ascenseur. Dedans il y a une jeune blonde assez jolie. Et là, d’un coup, quelqu’un m’attrape le bras pour me dire de ne pas monter. Je ne suis pas un sauvage, tout va bien se passer. Et là il m’explique que c’est interdit parce que la jeune femme peut dire à tout le monde que je l’ai agressée.
Je me suis demandé où j’étais tombé… Tu ne peux pas bouger une oreille ou vivre normalement. Je me suis dit que ma vie à Limoges me manquait. Franchement, je ne me suis pas démené pour reprendre contact avec les Knicks et repartir vivre une aventure aux États-Unis. À mon époque ce n’était même pas un objectif la NBA, parce que c’était impossible à atteindre.
L’ensemble de l’aventure new yorkaise de Fred Weis ressemble à un grand malentendu. Entre les problèmes de communication avec la franchise et cette terrible histoire à l’hôtel, le destin a décidé que la NBA n’était pas pour lui.