Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
S’il a laissé d’excellents souvenirs au Bayern Munich, où il sera pour toujours considéré comme une légende, il est parfois arrivé à Franck Ribéry de frustrer, voire même d’agacer certains de ses coéquipiers. Philipp Lahm est l’un d’eux, et il ne l’avait pas caché en 2016 après une période assez pénible pour les coéquipiers du Français.
Au Bayern Munich, aucun doute : Franck Ribéry est une légende. Surnommé « Kaiser Franck », un sobriquet particulièrement prestigieux quand on sait qu’il fait référence au Kaiser originel Franz Beckenbauer, le Français a su s’imposer dans le coeur des fans bavarois durant ses 12 années sous le maillot rouge et blanc. Mais tout n’a pas été parfait pour autant.
Comme un certain Zinédine Zidane en son temps, Ribéry a en effet souvent été en proie à des pétages de plomb ou à des mauvais gestes sur les terrains. En 2016, alors qu’il avait été averti par l’entraîneur d’alors, Carlo Ancelotti, de se tempérer, le tricolore s’était signalé par des coups de coude lors d’un match face à Dortmund. De quoi dépiter son capitaine Philipp Lahm.
Philippe Lahm honnête sur les travers de Franck Ribéry
Après ce nouvel écart, l’Allemand n’avait pas caché sa lassitude face à l’imprévisibilité de son partenaire :
Il ferait mieux garder ses mains pour lui-même à l’avenir. Je pense qu’il comprend ça, mais d’un autre côté, avec sa mentalité, je ne sais pas si… Je ne peux rien garantir.
Relancé sur le sujet, l’emblématique latéral munichois avait poursuivi sur le même ton :
Comme je l’ai dit, je pense et j’espère qu’il comprend. Mais je ne suis pas dans sa peau, et si ça arrive à nouveau je ne peux pas l’en empêcher. Je ne peux pas courir à côté de lui sur le terrain tout le temps.
Le tempérament de Ribéry n’était un secret pour personne à Munich, et encore moins depuis l’incident avec Arjen Robben en demi-finale de la Ligue des Champions 2013. Les deux hommes s’étaient carrément battus dans le vestiaire, avec, de l’aveu du Hollandais lui-même, une « victoire » de son coéquipier. Ribéry, lui, s’était souvenu :
Nous avions obtenu un coup franc juste avant la mi-temps. Un droitier devait tirer. Jupp Heynckes avait réparti les rôles : pour un droitier, c’était Toni Kroos ou moi et pour un gaucher, c’était Arjen (Robben). Donc c’était une décision entre Toni et moi. Mais Arjen s’en est mêlé et a dit : « Toni doit tirer ». J’étais très en colère et la mi-temps est arrivée dans la foulée. J’étais vénère, c’était chaud. Et c’est arrivé.
Personne n’est parfait, pas même les joueurs les plus doués de leur génération. Dans le cas de Franck Ribéry, la fougue et la propension à la violence même à plus de 30 ans ont fini par lasser certains coéquipiers. Fort heureusement, « Kaiser Franck » en faisait largement assez sur les terrains, et même bien plus, pour compenser ce travers.