Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Pas en odeur de sainteté en France en raison de la révélation de propos douteux qu’il aurait tenus durant son passage aux commandes d’Orléans en 2023, Bernard Casoni est plutôt discret ces derniers temps. Le paradoxe réside dans le fait qu’avant cela, l’ancien Marseillais a coaché dans de nombreux clubs du Maghreb. Il était d’ailleurs revenu sur son expérience en Algérie en 2018.
Visage bien connu des amateurs de football, d’abord en tant que joueur puis en tant qu’entraîneur, Bernard Casoni se retrouve dans une situation délicate depuis la révélation de propos polémiques tenus sur son effectif lors de son passage à la tête de l’US Orléans. Pour ces paroles, jugées racistes par le tribunal, il a d’ailleurs été condamné à 25.000 euros d’amende – pour l’instant, puisqu’il a fait appel.
Bernard Casoni honnête sur son expérience en Algérie
Avant ce fiasco, Casoni avait enchaîné les clubs en Algérie, au Maroc et au Qatar, avec plus ou moins de succès. C’est notamment sa première arrivée au MC Alger, en 2017, qui avait été la plus probante. Il expliquait ainsi à « Onze Mondial » sa joie d’être tombé sur un effectif réceptif à ses méthodes, bien que le travail de professionnalisation soit important :
On essaie de professionnaliser. Sincèrement, voir les joueurs bosser comme ils bossent actuellement, c’est quelque chose de beau. Même en France, je n’ai pas toujours vu des équipes bosser comme ça. Il y a beaucoup d’implication et d’application. Les joueurs ont compris qu’on était là pour les accompagner.
Pour autant, dans cette interview en date de 2018, Casoni pointait sans trop de filtre certains manques à ses yeux, notamment dans la structuration du football algérien :
Je fais tout pour que mes joueurs soient dans les meilleures dispositions. Et là, on a un président qui essaie de bien faire les choses. Car ici, il y a des choses qui ne sont pas normales et qui deviennent normales, comme les retards de paiement pour les joueurs. Ce n’est pas facile ça. Après, c’est une façon de fonctionner, une manière de travailler qui n’existe pas en Europe. Ça fait seulement 6 ans que le professionnalisme s’est installé ici. C’est sûr qu’il y a du retard par rapport à l’Europe.
Mais il y a du potentiel chez les joueurs, chez les supporters… Je vous assure. Il y a de l’engouement, de la passion. J’espère que ça va continuer. On part d’une feuille blanche, on ne peut que progresser à tous les niveaux. Notamment au niveau des infrastructures un peu vieillissantes. Et les pouvoirs publics souhaitent rénover tout ça. D’ailleurs, il y a des stades qui sont actuellement en construction. Le foot algérien est en perpétuelle évolution. Je suis bien en Algérie, on fait du bon travail.
Visiblement épanoui par ce challenge, Casoni avait toutefois formulé une critique un peu généralisante sur les joueurs algériens, qu’il estimait prompts à se relâcher :
Tout va très vite dans le football. C’est pour ça qu’il faut rester vigilant et toujours se remettre en question. Et ça, le joueur algérien a du mal à le faire. Il a tendance à se relâcher après une petite série de victoires. Pour le moment, on garde une bonne dynamique. Tant mieux.
S’il avait identifié quelques défauts à ses yeux en Algérie, notamment dans la structure et dans l’attitude de certains joueurs, Bernard Casoni semblait globalement heureux de son expérience. Désormais la réputation entachée par son procès, le sexagénaire se relance en D2 ivoirienne, loin de l’agitation des dernières semaines et des derniers mois.