Resté 15 ans en Italie, Sébastien Frey dénonce : « Je suis très fier d’être français, mais…

L'ancien gardien de but de l'équipe de France, Sébastien Frey, ici accompagné du drapeau tricolore
Serie A (DR)

Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif

International tricolore, Sébastien Frey a malgré tout effectué la majeure partie de sa carrière en Italie et a relativement peu fait parler de lui en France. Un certain paradoxe sur lequel il est revenu à l’issue de sa carrière avec franchise.

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Un parcours tel que le sien se veut assez commun de nos jours. Or, à son époque, Sébastien Frey apparaissait comme une sorte d’extra-terrestre dans le milieu du football français. Parti très tôt de son club formateur, l’AS Cannes, l’ancien gardien de but tricolore a rejoint l’Inter Milan contre un chèque de 14 millions d’euros. Ce, avant de ne pratiquement plus quitter l’Italie, où il a réalisé une illustre carrière.

Sébastien Frey, plus italien que français ?

Auteur de 47 apparitions sous les couleurs de l’Inter, Frey a également défendu celles du Hellas Verone, de Parme, de la Fiorentina et du Genoa. Une parenthèse italienne longue de quinze ans, qui ne lui a cependant permis de revêtir le maillot de l’équipe de France qu’à deux reprises. Interrogé il y a quelques mois sur les raisons de ce manque de reconnaissance qu’il déplore dans l’Hexagone, il déclarait à 90min :

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Sébastien Frey : La reconnaissance ? C’est encore une question que je me pose et je pense avoir des réponses. J’ai dérangé en ayant dit haut et fort ce que je pensais. En France, il fallait aller dans le sens du vent. Ce ne sont que des vérités et parfois, elles peuvent déranger. Mes prestations étaient tellement importantes dans le meilleur championnat du monde qu’on était obligé de parler de moi.



La France a toujours eu ce côté « on parle de Frey, mais pas trop quand même ». Après, quand tu comprends le jeu et le système, tu fais avec.

Soi-disant plombé par son franc-parler et son aspect affranchi, Frey n’a dès lors pas fait autant parler de lui qu’il l’aurait mérité dans son propre pays. Ainsi, s’il ne renie pas sa nationalité, il affirme s’identifier davantage à l’Italie en ce qui concerne le football :

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Sébastien Frey : Je suis très fier d’être français mais footballistiquement, je me sens pratiquement italien. Je me suis imposé en Italie, j’ai reçu beaucoup de reconnaissance et de respect là-bas. Ce pays m’a « adopté ». Je pense avoir du mérite sur le fait que tout ça soit arrivé, mais c’est toujours un plaisir de parler de mon vécu en Italie.

Par contre, quand on me parle de la France, il y a toujours une polémique, il y a un problème avec des personnes, le sélectionneur.

Un discours qui ne devrait pas aider à arranger ses rapports avec les instances du foot français. Là n’est quoi qu’il en soit pas sa volonté, lui qui a raccroché les gants il y a déjà près d’une décennie.

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Bien qu’ancien joueur de l’équipe de France, Sébastien Frey n’a jamais reçu dans l’Hexagone le traitement dont il a fait l’objet en Italie. De quoi justifier le ressentiment qu’il conserve envers son pays et son identification à sa terre d’adoption.

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