Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
S’il n’a pas joué la moindre minute lors de la visite express de l’équipe de France en Afrique du Sud en 2010, Steve Mandanda figurait bel et bien dans la liste des 23 joueurs sélectionnés par Raymond Domenech. Avec du recul, l’actuel gardien de Rennes était revenu sur cet épisode douloureux, avec beaucoup de lucidité.
Quand on pense à la Coupe du Monde 2010, on pense d’abord à l’Espagne, certes, qui a brillamment remporté son premier Mondial. Mais on pense aussi au cataclysme de l’équipe de France, qui s’est couverte de ridicule devant la planète entière.
Steve Mandanda très marqué par le fiasco de Knysna
Au milieu d’un premier tour fade et sans aucune victoire, les Bleus ont en effet cru bon, pour soutenir Nicolas Anelka qui avait insulté Raymond Domenech, de faire grève et de refuser de s’entraîner. Une décision cataclysmique en tous points de vue, et que Steve Mandanda, contrairement à certains autres joueurs de l’effectif, n’entend pas nier.
Dans une interview accordée à L’Équipe, le gardien de but a fait son mea culpa avec des mots forts, en rappelant, comme bon nombre de ses coéquipiers, que les Bleus pensaient… bien faire :
Le jour à oublier, c’est Knysna. Ce jour-là, on a vraiment fait n’importe quoi. On ne s’en rendait pas compte car on était vraiment dans notre bulle. On était enfermés, on n’avait pas la télévision française, on était dans notre truc…
On était persuadés de faire quelque chose de bien (en soutenant Nicolas Anelka, ndlr), alors que c’était n’importe quoi. Mais on ne l’a réalisé qu’après.
Conscient du tort causé par cette catastrophe d’image qui a fait le tour du monde entier, Mandanda n’a pas cherché à édulcorer les choses :
Au niveau foot, c’est le jour que j’aimerais effacer, car il ne m’a rien apporté individuellement et que, en plus, il a donné une mauvaise image de l’équipe de France. On a eu du mal à reconquérir le public.
Fort heureusement, Mandanda a pu enlever ce goût amer avec le triomphe de 2018. Avant le tournoi, il affichait d’ailleurs sa volonté de se rattraper ainsi – et ce fut bel et bien le cas :
Même si je sais très bien que je serai le numéro 2 derrière Hugo, je reste un membre à part entière de ce groupe et, en cas de victoire, je serai champion du monde au même titre que lui. J’ai aussi une revanche à prendre car lors de ma Coupe du Monde en Afrique du Sud, ça s’était mal passé avec Knysna.
Comme de nombreux joueurs présents dans ce fameux bus de la honte, ce n’est qu’après-coup que Steve Mandanda a réalisé la portée du désastre. Le mea culpa n’en reste pas moins honorable pour celui, au contraire de plusieurs joueurs présents dans l’effectif, s’est par ailleurs toujours montré irréprochable sous le maillot bleu.