Présent à Knysna, Jérémy Toulalan balance sur des Bleus : « Moi je peux me regarder dans une glace, mais eux…

Jérémy Toulalan se lâche sur l'équipe de France
AS Monaco (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Si on pense toujours aux mêmes noms au moment d’évoquer la catastrophe de Knysna, ils étaient bel et bien 23 à avoir choisi de se parer de ridicule en ne descendant pas du bus pour aller s’entraîneur. Parmi eux, un certain Jérémy Toulalan, d’ordinaire taiseux, et qui en garde un goût très amer.

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C’est un fiasco qui, malheureusement, teintera pour toujours la réputation de l’équipe de France. En 2010, au milieu d’un premier tour pathétique soldé par une élimination, les Bleus avaient refusé de s’entraîner en soutien à Nicolas Anelka, qui avait insulté Raymond Domenech. Un épisode cataclysmique sur lequel est revenu Jérémy Toulalan.

Le déballage de Jérémy Toulalan sur Knysna

Impliqué dans l’écriture de la fameuse lettre, l’ex-Lyonnais s’était expliqué quelques semaines plus tard au micro du JDD :

À la base, on n’a pas cautionné ce qu’avait dit Nicolas Anelka. Mais c’est le genre d’événement qui arrive parfois dans un groupe. C’est mal, mais ça existe. Ça n’aurait pas dû sortir et on aurait dû mieux gérer cela en interne. Mais le lendemain du match, on était loin de ça. On pensait surtout à la défaite. Quand c’est sorti dans L’Equipe, tout s’est précipité.

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On a vite appris qu’Anelka allait être renvoyé. On a essayé d’organiser une réunion pour qu’il aille s’expliquer avec le coach. Elle n’a jamais eu lieu car la décision de son exclusion avait été prise. On a regretté la forme plus que le fond. Dans le communiqué, on a essayé d’expliquer cela.

En fait, avec quelques joueurs, on a couché des idées pour expliquer notre démarche. Puis avec nos conseillers, on a essayé de mettre ça en forme pour être bien compris. On a essayé de maîtriser les choses, même si c’était peut-être indéfendable.



Si tout le monde était d’accord pour faire grève ? On a eu une discussion le samedi soir, et personne ne s’est manifesté. Donc oui, tout le monde était d’accord. Peut-être que certains n’ont pas osé… Moi-même, j’ai d’énormes regrets. Car j’aurais pu le faire. Je ne suis pas fier de ce qui s’est passé, mais j’assume. On était tous dedans. Celui qui dit le contraire est un menteur.

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Très marqué, Toulalan l’était tout autant 3 ans plus tard lors d’une interview donnée à « France Football ». Il s’en était alors pris à certains joueurs, refusant toutefois tant bien que mal de donner leurs noms :

La vérité ? Personne ne la sait vraiment. Ce dont je suis sûr, c’est qu’il y a un mec qui a assumé, et c’est moi. J’ai dit ce que j’avais fait mais les autres, on ne les a pas entendus. Je ne regrette rien, j’ai dit ce que je pensais. Moi, je peux me regarder dans une glace. Je pourrais vous expliquer ce qui s’est passé, réellement, mais ce n’est pas à moi de le faire. J’ai assumé ma part. Les autres ? J’aurais pu en tuer, je ne l’ai pas fait.

Vendre la mèche ? Non. Si je donne un nom, ça fera mal à cette personne. Et je pense qu’en plus, ça ferait pas mal de bruit. Parfois, je me demande si ça ne serait pas mieux d’être complètement con. Comme ça, on se ferait utiliser sans le savoir. On s’est fait baiser. Ça restera un gros poids pour moi.

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Comme de nombreux joueurs qui ont suivi sans vraiment réfléchir aux conséquences de leurs actes, Jérémy Toulalan regrette amèrement le déroulé des événements en Afrique du Sud. Et si on sent qu’il pourrait lâcher de véritables bombes, l’ancien Lyonnais préfère garder tout ça sous cloche… pour l’instant du moins.

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