Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Issu de la génération précédente, le grand Marius Trésor a toutefois porté le maillot de l’équipe de France à de nombreuses reprises aux côtés d’un certain Michel Platini. Bien des années plus tard, le Guadeloupéen avait d’ailleurs pris la parole en des circonstances délicates pour évoquer la légende du football français.
Défenseur de l’équipe de France entre 1971 et 1983, Marius Trésor a tout connu ou presque avec les Bleus. Les années de disette, d’abord, quand l’Hexagone s’était trouvé une nouvelle équipe nationale en Saint-Etienne ; les années de l’espoir ensuite, avec le Mondial prometteur en 1978 ; et puis l’apothéose, teintée de drame, avec 1982 et l’enfer de Séville – match lors duquel il a marqué.
Durant la deuxième moitié de ce bien beau parcours, Trésor a pu côtoyer Michel Platini, arrivé comme un boulet de canon dans le sillage de la nomination de Michel Hidalgo en 1976. Et au-delà du joueur, le libéro semble apprécier l’homme, comme il l’a montré lorsque Platini avait été suspendu et attaqué judiciairement lors de son conflit avec la FIFA.
Trésor et les Bleus ont toujours soutenu Michel Platini
Au micro de RTL, l’ancien Bordelais avait en effet apporté un soutien plein et entier à son ancien capitaine :
Je suis abasourdi, j’ai du mal à le croire. C’est terrible d’en arriver là, a confié le Guadeloupéen. On ne pouvait pas s’y prendre autrement. Ça doit gêner pas mal de gens. Il y a peut-être un complot qui a été monté contre lui.
Un avis partagé par Jean-Michel Moutier, ancien coéquipier de « Platoche » du côté de Nancy, et qui s’était montré encore plus cash :
C’est une compétition politique où tous les coups sont permis… Blatter, au départ, ne voulait surtout pas que Platini soit son successeur. Il a employé tout son sens politique à lui, en restant correct, pour emmener Platini dans sa chute.
Même son de cloche, enfin, du côté d’Alain Giresse. L’acolyte du célèbre numéro 10 au sein du fameux carré magique avait lui aussi pris la défense de Platini :
Il est confronté à une situation où on voit qu’il n’a aucune chance. Les dés sont complètement pipés pour se présenter dans des conditions normales. Il n’a aucune arme pour faire face. Pour lui qui a été un compétiteur, c’est dur.
Ce n’est pas un obsédé du pouvoir. Comme joueur, il était le garant du football tel qu’on peut le préserver au milieu maintenant de cette dimension médiatique, économique, tel qu’est devenu ce sport, en préservant des valeurs qui partent du terrain. Il avait une légitimité qui faisait respirer le football. C’est dur pour lui parce qu’il n’a jamais essayé d’être quelqu’un qui est dans la malhonnêteté. Il est allé au football pour le servir, il a toujours raisonné comme ça.
Peut-être trop tendre et trop naïf pour l’impitoyable monde de la politique et des coups bas, Michel Platini peut en tout cas sûr d’une chose : il a des amis d’une grande fidélité – et les propos de Marius Trésor, Alain Giresse et Jean-Michel Moutier, pour ne citer qu’eux, en attestent !