Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Pourtant retraité des Bleus, Zinedine Zidane avait accepté de revenir en sélection pour le Mondial 2006. Et il s’était fendu de réactions plutôt inhabituelles pour lui en Allemagne, comme l’avait raconté son compatriote Jean-Alain Boumsong.
Si l’on évoque sa participation à la Coupe du Monde 2006, c’est malheureusement souvent pour sa triste fin de tournoi. Près de deux décennies après, le coup de boule de Zinedine Zidane contre Marco Materrazzi est toujours dans les mémoires des spectateurs de la finale entre la France et l’Italie. Un carton rouge pour son dernier match en carrière suivi d’une défaite, difficile de faire plus tragique comme sortie.
Et pourtant, il ne faut pas oublier que l’ancien joueur du Real Madrid avait jusque là démontré un niveau de jeu dingue en Allemagne, lui qui avait notamment livré l’un des meilleurs matchs de sa vie contre le Brésil en quarts de finale. Pour rappel, « Zizou » avait pris sa retraite de l’Équipe de France en 2004 avant de revenir sur sa décision quelques mois plus tard, afin d’aller chercher un ultime titre mondial avec les Bleus.
Jean-Alain Boumsong raconte les coulisses de France-Espagne en 2006
Au total, le milieu de terrain inscrira trois buts au cours de la compétition, dont un en huitièmes de finale lors de la victoire contre l’Espagne (3-1). Pas anodin étant donné la proximité de Zidane avec ce pays, où il a porté les couleurs du Real Madrid. Membre de la sélection tricolore à cette époque, Jean-Alain Boumsong avait d’ailleurs dévoilé à Foot Mercato l’attitude de la légende du ballon rond après le succès de son équipe :
Il y a eu le France-Espagne de 2006 avec un Zidane magistral, qui avait été très critiqué par les joueurs espagnols qui disaient qu’ils allaient l’envoyer à la retraite. Il avait fait un super match. J’ai vu un Zinedine Zidane comme je ne l’avais jamais vu, euphorique, heureux à monter sur les tables et à danser dans les vestiaires. Il n’était pas souvent démonstratif mais là il s’est lâché, et tout le monde avec. C’était un moment exceptionnel.
L’ancien défenseur central avoue d’ailleurs sans mal que Zidane fut de loin le meilleur coéquipier qu’il ait jamais eu, ne tarissant pas d’éloges sur les qualités du n°10 :
C’est comme s’il avait un ordinateur, un logiciel beaucoup plus avancé que les autres. Quand les ballons arrivaient, il savait où il allait le mettre.
Ce n’était pas un joueur super rapide dans sa gestuelle, mais il savait déjà. Il était fluide, tout était coordonné et s’agençait parfaitement pour pouvoir produire et donner des passes où il fallait. C’était élégant, beau à voir. Tout en finesse et en élégance. Le foot était beaucoup plus simple avec lui. Vous ne saviez pas quoi faire avec le ballon, vous le donniez à Zidane et il savait quoi faire.
Zinedine Zidane en avait bavé avant France-Espagne lors du Mondial 2006, les joueurs ibériques annonçant vouloir enterrer sa carrière. Au lieu de ça, il leur a fait la leçon pendant tout le match. Pas étonnant qu’il ait été aussi démonstratif après la victoire.