15 ans après, Eric Abidal balance la vérité sur les insultes d’Anelka : « Domenech a dit…

Eric Abidal et Nicolas Anelka
Canal+ Sport (DR) / Disrupters (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Alors qu’il a failli être champion du monde en 2006, Eric Abidal a vécu 4 ans plus tard un véritable calvaire lors de la Coupe du Monde 2010, marquée d’une humiliation éternelle pour la France. Avec du recul, le défenseur a décidé de prendre la parole, en dévoilant notamment certains mots de Raymond Domenech.

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Si le football français n’a pas touché le fond lors du Mondial 2010, il n’en est pas passé loin. Après la mise à l’écart de Nicolas Anelka, coupable d’avoir insulté Raymond Domenech dans les vestiaires à la mi-temps d’un match, l’équipe de France a décidé, par solidarité, de ne pas descendre du bus lors de l’entraînement du lendemain, laissant Raymond Domenech lire un courrier lunaire.

Eric Abidal donne sa vision sans filtre sur le fiasco de 2010

Dans une interview accordée au média Carré, Abidal s’en est d’abord pris aux médias, qui, selon lui, ont couvert ce naufrage de manière partiale et arbitraire. Et à l’entendre, les Bleus n’ont pas grand chose à se reprocher (!) :

Les médias ont ciblé certains joueurs, qui dérangeaient. On te flingue parce qu’on veut te débarrasser. Ils ont aussi dit qu’on n’était pas descendus du bus.

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On a fait une grève, certes. On est descendus du bus, déjà, pour aller signer des autographes, et on est allés à l’hôtel. On n’a pas fait la séance prévue sur le terrain, qui, de base, ne reste qu’une séance de récup. Et à l’hôtel il y a tout, salles de sport, machines, tout.

L’ancien défenseur du FC Barcelone a ensuite évoqué le fameux clash entre Anelka et Domenech, qui a mis le feu aux poudres.



Selon lui, les fameuses paroles relayées en une de L’Équipe n’ont jamais été prononcées. Et ses révélations ne manqueront pas de faire parler :

Je suis passé en commission de discipline. Raymond Domenech était à ma gauche. Il a dit : « Je n’ai jamais entendu ces mots-là de la bouche de Nico ». Trois mois après. Pourquoi il l’a pas dit là-bas alors ? Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que trois mois après il nous donne raison, entre guillemets, sur le fait que la fédération a voulu virer Nico.

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Or, il y avait qui de la fédération dans le vestiaire ? Personne. Ça veut dire que quelqu’un a communiqué avec la fédération, pour tuer le joueur. Raymond Domenech a parlé avec la presse dans la nuit de samedi à dimanche, à 2 heures du matin. Il a dit : « Laissez-moi dormir », alors qu’il aurait pu démonter le truc en 2 secondes et dire ce qu’il a dit 3 mois après, à savoir qu’il n’avait jamais entendu ça de la bouche de Nico.

En tout cas, Abidal se range très clairement du côté de l’ancien attaquant madrilène, et révèle avoir remonté les bretelles de… Domenech durant le tournoi :

J’ai eu une réunion avec lui et Pat Evra. Je lui ai dit : « Coach, vous avez laissé 7 minutes de blanc, et vous avez attaqué Nico ». C’est normal que le joueur le prenne mal. Vous voulez le sanctionner ? Asseyez-le sur le banc. Sinon ça devient du n’importe quoi. Et je lui ai dit : « Comptez pas sur moi pour jouer, parce que là c’est de l’injustice ».

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S’il apparaît désormais clair que Nicolas Anelka n’a pas tenu les paroles exactes qui lui ont été prêtées par L’Équipe, son manque de respect à l’égard de Raymond Domenech est du domaine de l’acquis, de même que la fameuse grève colletive. Dans ce contexte, il peut donc apparaître étrange de voir Eric Abidal trouver en tous points des fautifs… autres que les Bleus eux-mêmes.

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