Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
C’est bien connu, les avis divergent sur le débat récurrent de la Marseillaise, et sur l’implication des joueurs durant l’hymne avant un match. Quelques anciennes figures marquantes de l’équipe de France ont toutefois pris la parole à ce propos, en donnant un avis pour le moins tranché. C’est le cas, notamment, de Frank Leboeuf.
Ah, l’éternel débat de la Marseillaise. S’il n’y a longtemps pas eu de problème à ce que les joueurs ne chantent pas, à l’époque de Michel Platini, les années 1990 ont donné naissance à cette question existentielle : les footballeurs de l’équipe de France doivent-ils déclamer les paroles à pleins poumons ? Chacun a son avis sur la question, d’autant que le sujet est plutôt personnel.
Frank Leboeuf très honnête sur sa vision de la Marseillaise
Et si certains rechignent à entonner le fameux hymne à tue-tête, à la manière de certains pays qui vivent passionnément ce moment solennel, Frank Leboeuf, lui, assume la puissance du lien qui l’unit à la Marseillaise. Dans les colonnes du Figaro, il expliquait d’ailleurs qu’il a l’hymne chevillé au corps depuis le plus jeune âge :
Chez moi, c’est naturel. Ma première Marseillaise, je l’ai entonnée en 1976 quand Guy Drut a été champion olympique à Montréal. Je me suis levé, mon oncle était lieutenant-colonel dans l’armée de l’air. J’étais chez lui, il était trois heures du matin et on a regardé ce 110 m haies historique. Quand l’hymne a démarré, on s’est levé comme un seul homme et on a repris les paroles.
Relancé par le journaliste sur la perception selon laquelle « chanter la Marseillaise est parfois mal vue, comme ringard ou démodé », Leboeuf n’y est ensuite pas allé par quatre chemins :
Pour moi c’est être patriotique, tout simplement. Et je pense qu’il faudrait qu’on le soit un peu plus en France. Il y a une forme de honte à la chanter car on a la crainte d’être taxé de nationalisme. C’est dommage. Il faut faire la part des choses.
J’aime mon pays et j’en suis fier. J’assume son histoire avec ses qualités mais aussi ses défauts. On a un beau pays et il faut qu’il le reste. Or, parfois j’ai un peu l’impression qu’on perd un peu ce qui fait « nous », notre belle identité.
Pour autant, Leboeuf ne considère pas souhaitable de forcer les joueurs à pousser la chansonnette, préférant que l’initiative vienne d’eux-mêmes :
Je trouve que c’est une très belle image. Je ne crois surtout pas qu’on doit forcer les joueurs à chanter la Marseillaise, mais c’est un symbole qui permet de faire le lien entre les joueurs et le public. En plus, je trouve que nous possédons un bel hymne national ! Certains hymnes célèbres vous donnent tout de suite des frissons et avec la Marseillaise, c’est toujours le cas.
Comme Emmanuel Petit, dont le point de vue est peu ou prou similaire, Frank Leboeuf aimerait voir les Français ressentir moins de gêne et davantage de fierté vis-à-vis de la Marseillaise. Une injonction qui s’étend bien au-delà des footballeurs, et qui s’applique, selon l’ancien défenseur de Chelsea, à l’ensemble de la population. Reste à voir s’il sera écouté…