Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Rentré dans l’histoire comme le buteur en or de la finale de l’Euro 2000, David Trézéguet est également l’un des 22 champions du monde 1998. Un tel palmarès en sélection, couplé à sa carrière en club, en fait forcément une voix particulièrement écoutée dès qu’il décide de prendre la parole. Y compris pour parler d’un ex-Bleu qui n’a pas eu la carrière escomptée à ses yeux…
Avec près de 300 buts en carrière, David Trézéguet s’est imposé comme l’un des meilleurs attaquants de sa génération. Et si sa belle histoire avec l’équipe de France s’est terminée en eau-de-boudin, avec ce pénalty raté face à l’Italie en 2006 et une rancoeur envers Raymond Domenech, les fans de ballon rond n’ont pas oublié les 34 buts en 71 sélections de la part du natif de Rouen.
Pour ne rien gâcher, Trézéguet a eu droit à son moment de gloire en finale de l’Euro 2000, un moment qu’il chérit à ce jour. Avec du recul, l’ancien bianconero, alors jeune, a appris à savourer cette période folle qui a vu la France enchaîner Mondial et Euro. Et conscient de sa chance, le buteur sait que certains n’ont pas pu autant se mettre en valeur que lui – alors qu’ils le méritaient tout autant.
David Trézéguet évoque son grand regret pour Vincent Candela
D’abord invité par Le Figaro à révéler le partenaire qui l’a le plus impressionné, « Trézégol » a fait dans le classique :
Beaucoup. Mais je ne vais pas vous surprendre en citant Zinédine Zidane. Après Michel Platini, Zizou a marqué sa génération et toute une période de l’équipe de France. À jamais, il restera un mythe pour le peuple français.
De manière nettement plus intéressante, le grand ami de Thierry Henry s’est ensuite positionné sur « celui qui n’a pas eu la carrière escomptée ». Et c’est sur Vincent Candela que s’est jeté son dévolu :
C’est difficile. J’ai connu un joueur en Italie, Vincent Candela, qui était respecté et reconnu en Serie A. Mais en Bleu, il avait un sacré client avec Bixente Lizarazu devant lui dans le couloir gauche. Il n’a pas réussi à montrer les mêmes qualités qu’en Italie. Ce n’était pas de sa faute.
Effectivement, le natif de Bédarieux a mené une bien belle carrière de l’autre côté des Alpes, notamment du côté de l’AS Roma, où il a laissé un excellent souvenir aux tifosi entre 1997 et 2005. Mais s’il a accumulé 40 sélections entre 1996 et 2002, c’est bel et bien Bixente Lizarazu qui a pris la place à l’orée de la Coupe du Monde 1998, pour ne plus la lâcher jusqu’à sa retraite internationale en 2004.
Homme de groupe et de vestiaire, désireux de ne pas déstabiliser le groupe, Candela n’a jamais fait état de sa frustration, et peut aujourd’hui être fier de ce doublé 1998-2000 auquel, certes en jouant moins, il a contribué. Les Italiens, eux, continuent de respecter à sa juste valeur celui qui fut l’un des latéraux les plus talentueux de Série A à l’époque.
Tout le monde ne peut pas être une star dans un groupe de 22 ou 23 joueurs, et Vincent Candela l’a appris à ses dépens. David Trézéguet reste néanmoins persuadé que celui contre qui il a souvent croisé le fer en Italie aurait mérité une plus grande reconnaissance de la part des Français – une belle marque de respect s’il en est.