Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Joueur de grand talent dont la carrière a été marquée par plusieurs frasques et polémiques, Nicolas Anelka fait partie de ces noms que le grand public français n’apprécie pas beaucoup. Le principal intéressé en est conscient, et il n’a pas hésité, avec son franc-parler habituel, à dire à son tour ce qu’il pensait de la France.
Propulsé très haut, très tôt, Nicolas Anelka pourrait avoir un goût d’inachevé sur sa carrière. Malheureusement, en dépit d’un talent indéniable et d’un bien joli palmarès, le natif du Chesnay n’a jamais pu s’établir dans la durée avec un club, voyant les polémiques à répétition obstruer le déroulé de sa carrière.
La plus parlante, évidemment, est celle de la Coupe du Monde 2010, entachée du fiasco de Knysna et de l’affaire de l’insulte envers Raymond Domenech. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, qui a fait passer Anelka de joueur déjà peu populaire à véritable paria auprès d’une partie des Français. Désormais vu très négativement dans l’Hexagone, le principal intéressé ne s’en soucie pourtant pas.
Nicolas Anelka honnête sur son rapport à la France
Dans un entretien à « Onze Mondial », l’ancien joueur du Real Madrid n’y était en effet pas allé par quatre chemins lors qu’il lui avait été demandé s’il se sentait français, ou s’il pensait ne pas y être assez respecté :
Je n’habite plus en France depuis très longtemps et j’ai même passé plus de la moitié de ma vie hors du territoire français, donc je ne demande aucun respect de la part des Français ou de la France.
Je suis né en France, c’est un pays extraordinaire. J’ai le passeport français, je suis Français. On ne se rejoint pas sur la mentalité. Voilà tout.
Sans renier le pays qui l’a vu naître, donc, ce grand fan d’Angleterre estime tout simplement avoir une mentalité et une vision des choses diamétralement opposée à celle qui est communément admise en France.
Quant à l’épisode du Mondial 2010, qui a marqué une cassure définitive, Anelka ne regrette rien. Après avoir clamé qu’il ne s’excuserait jamais, il explique :
Je savais que les joueurs allaient être solidaires avec moi. Parce qu’ils savaient que j’avais raison, tout simplement (sourire). Non pas sur l’insulte, qui est d’ailleurs fausse, mais sur l’acte en lui-même. Je voulais que les choses bougent pour que le coach comprenne qu’il y avait des choses à changer. Mais je n’avais pas prévu que L’Équipe inventerait une phrase et la sortirait le lendemain !
La taupe ? Je connais le coupable. Mais le « va te faire enculer sale fils de pute », je ne l’ai jamais dit. Si je l’avais dit, je l’aurais assumé. Je l’aurais répété, même. Je n’ai pas besoin de me cacher. J’assume tout ce que je dis et tout ce que je fais, moi.
Toujours droit dans ses bottes, même face à ses torts et ses erreurs, Nicolas Anelka ne souhaite pas cracher sur la France ou remettre de l’huile sur le feu. Il considère tout simplement que son parcours, sa vie et sa mentalité en ont fait une personnalité qui ne colle en rien à l’Hexagone, et il ne s’en cache pas. Voilà qui est dit !