Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
S’il est devenu une figure récurrente de l’équipe de France, avec laquelle il a notamment remporté la Coupe du Monde en 2018, Lucas Hernandez a pourtant bel et bien grandi en Espagnol, où il a également fait ses débuts en professionnel. De fait, le défenseur n’entretient pas le même rapport aux Français que la plupart des joueurs tricolores, et inversement, ce qu’il a évoqué avec franchise.
Certes né à Marseille, au grand dam des supporters parisiens qui s’en étaient émus lors de sa signature au PSG en 2023, Lucas Hernandez a vécu dès ses 4 ans en Espagne, où il a été formé et où il a ensuite joué jusqu’à son départ pour le Bayern Munich en 2019. Une situation pas forcément évidente à gérer, et sur laquelle le Français n’avait pas vraiment souhaité s’attarder lors d’un entretien donné à « Onze Mondial » :
C’est vrai que c’est différent. J’ai grandi dans un autre pays, avec une autre culture, une autre langue. Si c’est un avantage pour moi ? C’est difficile de répondre à cette question parce que chacun a des valeurs différentes, mais on peut dire que c’est un plus.
Lucas Hernandez évoque la vision qu’ont les Français de lui
Dans cette même interview, Hernandez s’est en revanche montré plus disert sur une conséquence directe de cette spécificité : les Français ne connaissaient que peu celui qui était alors joueur de l’Atletico Madrid lorsqu’il a débarqué chez les Bleus en 2018 :
Comment j’ai vécu d’être méconnu en France ? Normalement. Les Français ne me connaissaient pas et c’était normal. Je comprends les commentaires des gens. J’ai toujours respecté ces avis. C’est un peu difficile quand les gens te critiquent et parlent en mal de toi sans te connaître.
Il faut rester tranquille, à sa place. Avec le silence et le travail, les gens ont vu que j’étais quelqu’un de normal. Quand le coach Didier Deschamps m’a appelé, à chaque fois que j’avais du temps de jeu, je donnais tout pour la sélection et pour ce pays. C’est ce que je vais faire jusqu’à la fin de ma carrière.
Une chose est sûre : Hernandez, qui n’est pas forcément du genre à s’agacer des critiques émanant du grand public, a rapidement montré qu’il était « Deschamps-comptabile ». Et son discours sur son rapport au beau jeu et à la victoire le prouve :
Les critiques, c’est comme ça, ça fait toujours parler. Tant que la victoire est là, c’est le plus important. C’est vrai qu’on peut mieux jouer, mais si on commence à mieux jouer et qu’on perd, les Français vont dire quoi ? Les gens vont commencer à nous critiquer. Personnellement, je préfère gagner en jouant mal parce que seule la victoire compte au foot.
Après, je comprends les journalistes, je comprends les gens, il faut toujours parler de quelque chose, mais il n’y a rien de parfait dans la vie. Je préfère qu’ils continuent à nous critiquer et que nous, on continue à gagner.
N’ayant certes pas grand sous les yeux du public français comme de très nombreux joueurs de l’équipe de France, Lucas Hernandez a très vite su se faire apprécier des supporters – d’abord en étant champion du monde peu de temps après son arrivée, évidemment, mais aussi par sa personnalité. Espérons désormais que le frère de Théo soit laissé tranquille par les blessures qui ont trop souvent endigué sa carrière jusqu’ici.