Venu exprès à Madrid, Jacques Santini rembarré par Zinédine Zidane : « Il m’a dit…

Zinédine Zidane et Jacques Santini
Real Madrid (DR) / DR

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Lancé par Aimé Jacquet, avec lequel il a gagné la Coupe du Monde, Zinédine Zidane a ensuite glané un Euro avec Roger Lemerre. Il a en revanche eu le moins de succès avec Jacques Santini, qui a coaché les Bleus entre 2002 et 2004. Le sélectionneur s’était pourtant déplacé jusqu’à Madrid pour évoquer un point bien précis avec sa superstar… mais il est rentré bredouille.

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Arrivé à la tête des Bleus suite à l’échec retentissant du Mondial 2002, Jacques Santini n’a pas laissé un souvenir impérissable dans l’histoire de l’équipe de France. Les tricolores ont en effet été sortis de l’Euro 2004 dès les quarts de finale, non sans avoir déjà survécu à un petit miracle signé Zinédine Zidane en poules face à l’Angleterre (doublé du numéro 10 dans le temps additionnel).

La visite manquée de Jacques Santini chez Zinédine Zidane

Zidane, justement, était pressenti par Santini pour être le capitaine de l’équipe, un rôle occupé par Marcel Desailly deux ans auparavant. Le sélectionneur est même allé jusqu’à se rendre en Espagne, dans la maison du numéro 5 du Real Madrid, pour le convaincre. Mais rien n’a pu y faire, comme le sexagénaire l’a confié à Ouest-France :

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Ça avait été clair. Peut-être que j’aurais dû l’imposer. J’avais été voir Zizou à Madrid, en juillet 2002, chez lui. J’ai passé une après-midi fantastique, invité par Zinedine Zidane dans sa maison perso, on avait parlé de tout et bien sûr du rôle de capitaine. Il avait été très doux mais ferme à la fois, disant que si Marcel Desailly continuait, il ne se voyait pas prendre le brassard.



Cet épisode n’a pas entamé l’estime de l’ex-sélectionneur pour Zidane, qu’il considère comme le meilleur joueur qu’il ait entraîné au cours de sa longue et belle carrière :

Ouh… (rires) Si je dis non, il va m’en vouloir, il ne va pas me prendre dans son staff pour son équipe de France. Des joueurs que j’ai eu la chance d’entraîner, comme Sonny Anderson, Alberto Marcico à Toulouse… On peut parler aussi de Thierry Henry ou Fabien Barthez, mais Zidane était le meilleur des meilleurs.

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Pour autant, un coach doit aussi savoir se faire respecter, au risque d’être submergé par les personnalités de ses joueurs. Alors quand le journaliste a demandé à Santini si Zizou était « facile à entraîner », sa réponse a été nuancée, et a bifurqué sur un certain Fabien Barthez en guise d’exemple :

Pas facile, parce qu’il y avait du respect de ma part, comme il était champion du monde, champion d’Europe… Il faut affirmer vos qualités, montrer quand même que c’est vous qui décidez. Par exemple, avec Fabien Barthez. Pendant la Coupe des confédérations, il allait être papa. On avait mis en pratique un turnover avec Coupet et Landreau.

Comme la naissance avait lieu en même temps, j’avais dit à Fabien Barthez : « Reste à Lyon pour la demi-finale, je fais jouer Greg, et si on est qualifié tu feras la finale. » Au début, comme ils veulent toujours tout jouer, il me dit non, mais je lui réponds : « Si, si, c’est ma décision. » Et après il est remonté à Paris pour préparer la finale, on l’a remportée.

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Toujours respectueux de la hiérarchie, même lorsqu’il était devenu la star incontestée de l’équipe, Zinédine Zidane ne s’imaginait pas porter le brassard de capitaine au nez et à la barbe de Marcel Desailly. Un choix qui a valu une visite inutile à Madrid pour Jacques Santini, et quelques regrets à en croire ses paroles.

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