Par Guillaume K. | Journaliste sportif
À Londres, Thierry Henry n’a pas simplement trouvé un environnement parfait pour exercer son métier, il a aussi trouvé une ville dans laquelle il se sent bien. Il habite toujours dans la capitale anglaise 25 ans après son arrivée, et il vient de dévoiler l’image qu’ont nos voisins britanniques du football tricolore.
Contrairement au Top 14, qui est le championnat de référence dans le monde du rugby, la Ligue 1 peine à rivaliser avec les grandes nations européennes… Un constat qui a des conséquences économiques, notamment lors de la vente des droits TV, mais aussi et surtout sportives. Pour progresser, les meilleurs joueurs français doivent partir à l’étranger.
Après un début de carrière très prometteur avec l’AS Monaco, c’est par exemple en Angleterre que Thierry Henry a construit sa légende. Considéré comme l’un des, si ce n’est le plus grand joueur de l’histoire de la Premier League par les spécialistes, celui qui a sa statue devant l’Emirates Stadium vit toujours en Angleterre aujourd’hui, 25 ans après son arrivée.
Thierry Henry honnête sur le championnat de France
Il est donc parfaitement placé pour répondre à une question simple : que pensent nos voisins britanniques du football français ? C’est un sujet qu’il a évoqué lors de son passage dans l’émission « Rothen S’enflamme » sur RMC. Selon lui, il y a un clair manque d’intérêt pour la Ligue 1, la faute, parfois, à des joueurs pas au niveau.
Je ne sais pas si la France est respectée ou pas à l’étranger, mais je sais qu’en Angleterre personne ne regarde le championnat de France. Moi je le regarde, j’aime la Ligue 1, c’est là d’où je viens, mais les Anglais ne regardent pas les matchs. J’aime ce que font certains entraineurs, mais il faut aussi des joueurs pour comprendre et appliquer les consignes. Les idées sont là en France.
Mais si on regarde bien, on est le seul pays où il n’y a pas de vrai derby. Je parle de clubs d’une même ville, d’un même quartier. Prenez le championnat argentin avec Buenos Aires. Le Brésil a Rio. L’Angleterre a Londres, la Turquie a Istanbul, la Grèce a Athènes… Ça aussi ça compte. Les rivalités aident à faire vendre le produit.
Le football français a du mal à s’exporter, à faire rêver à l’étranger, et c’est peut-être ce qui entrainera sa perte. Face à la baisse des revenus dans les clubs, l’amélioration du produit Ligue 1 est dans toutes les têtes et elle devient urgente. Peut-être que le rachat du Paris FC et l’apparition d’un vrai derby dans la capitale changera la donne.
Les Anglais connaissent le football français via la sélection nationale, mais pas via la Ligue 1. Thierry Henry, qui est sur place depuis 25 ans, constate directement sur place le manque d’intérêt autour de notre championnat à l’étranger.