Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Parti très jeune à l’étranger pour passer professionnel, c’est en Allemagne que Dayot Upamecano a trouvé sa maison sur le plan footballistique. À Leipzig puis au Bayern Munich, le tricolore est devenu l’un des défenseurs plus prisés d’Europe. Mais qu’en est-il de sa cohabitation avec les Allemands, un peuple à la culture forcément différente ? Il a évoqué le sujet.
Formé en région parisienne puis à Valenciennes, c’est à Salzbourg, en Autriche, que Dayot Upamecano a débuté sa carrière. Il a rapidement fait le grand saut pour l’Allemagne, où il a joué près de 300 matchs depuis 2017. Toujours aussi à l’aise au pays de Beethoven, le Français a ainsi expliqué dans un entretien accordé à L’Équipe :
J’ai grandi en tant qu’homme là-bas. Moi, je ne suis pas quelqu’un de compliqué, j’ai compris que pour m’adapter ici, il fallait suivre les règles, les regarder et maîtriser la langue. Sur le terrain, j’ai appris tactiquement, techniquement, sur mon placement. S’il y a vraiment un truc sur lequel j’ai évolué, c’est défendre en avançant. C’est pour ça que les attaquants marquent beaucoup de buts, parce qu’ils nous apprennent à défendre très haut.
Dayot Upamecano subjugué par les Allemands
Dans cette même interview, Upamecano n’a pas échappé à quelques questions sur la fameuse rigueur allemande, si souvent évoquée. Alors mythe ou réalité ? Son avis est clair :
On en revient à ce que je disais avant. Quand Ralf Rangnick nous donnait cinq secondes pour récupérer le ballon, ce n’est pas six, sept secondes. C’est moins de cinq. Et quand tu vois que tout le monde le fait, qu’il n’y a personne qui roupille, que tu aies 18 ou 35 ans, ça donne envie de le faire aussi.
Et je le vois aussi au Bayern. Il faut venir voir les entraînements, tu as l’impression qu’à chaque fois, c’est une finale. Un joueur comme Kimmich, par exemple. Quand tu lui demandes s’il est prêt, il te répond dans les yeux : « Moi, je suis né prêt ». À ce moment-là, tu te dis : « OK, il ne faut pas se rater ». Les Allemands sont des compétiteurs incroyables.
Des propos qui viennent rejoindre ceux de Bixente Lizarazu sur cette approche froide, confiante mais ultra-professionnelle du haut niveau outre-Rhin. Lui aussi ancien joueur du Bayern Munich, et fan de la culture sportive en Allemagne, « Liza » avait ainsi livré une anecdote qui illustre la chose :
Ce qui est fantastique avec les Allemands, c’est qu’ils ont une capacité assez phénoménale à vite passer à autre chose. Mentalement, j’ai beaucoup appris en Allemagne, parce qu’ils ont une capacité à désacraliser un évènement qui est assez exceptionnelle. Cette décontraction tout en étant en même temps très concentrés, c’est assez dingue. En 2001, quand on gagne la Ligue des Champions, on n’a pas repensé une seconde à la finale perdue en 1999 dans le temps additionnel contre Manchester United.
Tous les joueurs français qui se sont installés en Allemagne sur la durée sont formels : la rigueur dans le travail est incomparable, et forge non seulement en tant que sportif, mais également en tant qu’homme. Dayot Upamecano continue donc de pleinement profiter de cette expérience, lui qui, à 26 ans, entre dans les meilleures années de sa carrière.